Climat : on brasse du vent au sommet de l’État11/05/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/05/2754.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Climat : on brasse du vent au sommet de l’État

Au lendemain des manifestations protestant contre le peu d’ambition du gouvernement dans la lutte contre le réchauffement climatique, le Sénat examinait un projet de loi constitutionnelle donnant éventuellement lieu à référendum.

Quand Emmanuel Macron avait promis, il y a un an, de reprendre « sans filtre » les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, il savait parfaitement qu’il n’allait pas engager de combat contre les grandes entreprises qui décident quoi produire et comment le produire, en fonction des intérêts financiers de leurs actionnaires, quoi qu’il en coûte à la planète et à ses habitants.

Sachant que l’électorat soucieux de l’environnement serait déçu, le président avait alors brandi un gadget : inscrire dans la Constitution qu’elle « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ».

Cette phrase ne freinera pas plus le réchauffement climatique que lorsque Chirac avait introduit une charte de l’environnement dans le préambule de la Constitution, en 2004. Mais, si Macron pouvait organiser un référendum sur ces quelques mots sans aucune retombée pratique, cela aurait pour lui deux avantages : il passerait pour un démocrate, et poserait un problème à ses adversaires ne voulant ni l’approuver lors d’un scrutin, ni paraître se moquer du climat.

Or, pour qu’un tel référendum soit organisé, il faut que l’Assemblée, dominée par La République en marche, et le Sénat, dominé par Les Républicains, votent le même texte de loi, au mot près. Les sénateurs de droite ne veulent évidemment pas faire de cadeau à Macron, surtout à un an de l’élection présidentielle. Au nom d’arguties sur le verbe « garantir », qu’ils voudraient remplacer, ils n’ont pas voté en l’état le texte de l’Assemblée.

Adieu donc le référendum, comme Macron pouvait s’en douter dès le début de sa manœuvre, l’important étant d’en rejeter la faute sur la droite et, en comparaison, de passer pour un défenseur de l’environnement.

Pendant que les hautes sphères du pouvoir sont occupées à ces petits jeux politiciens, les capitalistes continuent à diriger l’économie au mépris de l’environnement et des besoins de la population, comme à leur habitude.

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