Fusions-acquisitions : la valse aux milliards06/01/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/01/2736.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Fusions-acquisitions : la valse aux milliards

Avec un montant de 3 600 milliards de dollars pour les fusions-acquisitions réalisées dans le monde, l’année 2020 aura été « un excellent millésime pour les banquiers » selon le journal Les Échos.

Pendant que des centaines de millions de travailleurs étaient plongés dans le chômage et la pauvreté, les torrents de liquidités mis à disposition par les États sont venus alimenter cette forme de spéculation.

Si le rachat de Suez par Veolia donne encore lieu à des tractations, celle du bijoutier Tiffany par le groupe de luxe de Bernard Arnault, LVMH, s’est conclue en 2020 pour la modique somme de 14,5 milliards d’euros. Dans la finance, l’informatique, l’automobile, le luxe, le pétrole, les actionnaires de grandes sociétés ont dépensé des milliards pour racheter leurs concurrents. En France, ces rachats ont représenté 166 milliards d’euros. L’arrêt brutal de la production dans de nombreux secteurs n’a pas arrêté les transactions financières. Au contraire, les lignes de crédit ouvertes par les États et les divers plans de relance présentés comme des moyens d’éviter des faillites ont fourni les liquidités nécessaires à ces rachats.

Ces transactions, que les capitalistes appellent des investissements, consistent à racheter des entreprises déjà construites, des installations souvent bien amorties, puis à fermer les ateliers et les sites qui font doublon, en supprimant les emplois par centaines, augmentant ainsi la rentabilité. Les capitalistes n’ayant aucune confiance dans l’avenir de leur économie, ils rechignent à investir dans des productions nouvelles, plus ou moins utiles à la société, et préfèrent user jusqu’à la corde celles qui existent déjà.

Alors que les classes populaires du monde entier vivent dans l’angoisse du lendemain, les milieux financiers, eux, sont rassurés : « Les incertitudes sont levées. […] Contrairement à la crise de 2008, l’accès aux finances est resté ouvert et les marchés se sont vite repris », lit-on dans Les Échos. C’était précisément le but affiché des interventions des États : rassurer les marchés financiers, pour que les affaires se poursuivent en toute sérénité. Ces rachats et ces fusions concentrent toujours plus le capital, en renforçant les plus gros capitalistes au détriment des plus faibles. Elles renforcent l’influence dans l’économie mondiale d’une poignée de grandes banques d’affaires qui organisent ces transactions : Goldman Sachs, JP Morgan, Rothschild & Co, HSBC, BNP Paribas, Société générale et quelques autres.

À l’autre pôle de la société, du côté de ceux qui produisent tout et font fonctionner la société au quotidien, ces opérations financières fabriquent des chômeurs et aggravent l’exploitation et la pauvreté. Elles sapent le fonctionnement de l’économie productive et préparent la prochaine crise… tant que ce petit nombre de parasites ne sera pas exproprié.

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