États-Unis : Les travailleurs migrants victimes du Covid… et des patrons28/10/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/10/2726.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Les travailleurs migrants victimes du Covid… et des patrons

Cet article est traduit du journal trotskyste américain The Spark du 26 octobre.

La plupart des travailleurs qui assurent les récoltes aux États-Unis sont des migrants. Certains sont des immigrés sans papiers, d’autres ont des visas de travail temporaires. Dans les deux cas, ils peuvent être soumis à une exploitation extrême, mal payés pour un travail physique éreintant. Lorsqu’ils suivent la récolte le long des côtes, ils sont entassés dans des caravanes ou des cases, partagent des chambres, des cuisines et des salles de bain, et sont emmenés vers les champs dans des bus pouvant accueillir jusqu’à 40 personnes.

Lorsque le virus a frappé, la plupart des patrons des exploitations agricoles n’ont pris que peu de mesures de sécurité, voire aucune. En conséquence, le Covid-19 s’est répandu dans les camps de travailleurs agricoles. Selon une étude, à la mi-octobre, environ 150 000 ouvriers de ce secteur avaient contracté le virus et environ 3 750 en étaient morts.

Lipman Farms, une firme géante de l’agriculture qui possède des fermes en Floride, en Caroline du Sud et en Virginie, a stoppé le virus en enfermant ses travailleurs. Alors qu’auparavant ils pouvaient aller en ville pendant leurs jours de repos, ils ne sont plus autorisés à sortir. Sans accès aux machines à laver ou aux magasins pour acheter de nouveaux vêtements, les travailleurs déclarent avoir des éruptions cutanées dues à la saleté des vêtements de travail.

Comme l’a dit un travailleur, sans pouvoir sortir, « vous êtes pratiquement un esclave ». Et comme ces travailleurs sont venus avec des visas de travail temporaires, ils seront immédiatement expulsés.

Les entreprises auraient pu construire plus de logements, pour que les travailleurs ne soient pas aussi entassés. Elles auraient pu faire venir des bus supplémentaires et fournir des équipements personnels de protection. Elles auraient pu prévoir des jours de repos payés si un travailleur présente des symptômes, et mettre en place un programme de tests réguliers. Mais cela aurait réduit leurs bénéfices.

La menace d’expulsion rend ces travailleurs plus vulnérables. Mais, malgré les mensonges de Trump adressés à ceux qu’il appelle « travailleurs américains », bien des patrons seraient capables d’appliquer ces mêmes conditions à tous.

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