SNR–Annecy : un coup de colère08/07/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/07/2710.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNR–Annecy : un coup de colère

NTN-SNR Roulements emploie environ 3 000 travailleurs, dont 1 500 ouvriers, sur cinq sites de l’agglomération d’Annecy. Des roulements pour l’automobile, l’aéronautique et l’industrie y sont produits. Depuis le 17 mars, l’entreprise est en chômage partiel, mais la baisse d’activité avait commencé avant la crise sanitaire.

Les salaires de base sont de longue date notoirement faibles, au point que, jusqu’à très récemment, nombre de jeunes démissionnaient en espérant trouver un meilleur salaire dans d’autres entreprises de la région. Avec la mise en place du chômage partiel, qui a entraîné la disparition des heures supplémentaires et de diverses primes, beaucoup ont perdu jusqu’à plusieurs centaines d’euros chaque mois. Dans ce contexte, la direction a changé le mode de calcul des « éléments variables », primes d’équipe panier, etc… Elle prétendait que cela serait compensé par le versement de la prime vacances de 380 euros. Dans les faits, les travailleurs de nuit se sont retrouvés avec à peine 1 200 euros, prime de vacance comprise, et se sont sentis grugés, à juste titre. Sans oublier que les fiches de paie sont difficilement vérifiables en raison de leur complexité et de l’étalement de certaines primes sur une longue période.

À la réception de la paie, le lundi 29 juin, dans certains ateliers du site de Seynod, les ouvriers mécontents ont interpellé collectivement les chefs d’unité de production, qui, sentant le climat changer, étaient déjà sur le pont dès la semaine précédente en équipe de nuit. D’autres travailleurs ont ralenti la cadence. Le lendemain, sur le même site, a eu lieu un débrayage spontané de deux heures en fin d’équipe du matin, avec plusieurs dizaines de travailleurs, et une quinzaine en équipe d’après-midi. Jeudi 2 juillet, une bonne trentaine se sont retrouvés à la porte du siège à Annecy en face du service paie pour interpeller la direction.

Face à cette réaction, l’encadrement a proposé en urgence le versement d’un acompte de 200 euros, prélevé sur la paye des quatre prochains mois. Cela n’a calmé personne, d’autant que la direction ne cache pas, ces derniers mois, ses intentions de remettre en cause tous les accords au profit d’une nouvelle convention d’entreprise.

Cette première réaction montre qu’il est possible de réagir collectivement lorsque les travailleurs veulent se faire respecter.

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