Renault – Choisy : quatre jours de grève10/06/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/06/2706.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Choisy : quatre jours de grève

La confirmation, le vendredi 29 mai, que l’usine de Renault de Choisy-le-Roi serait la seule à être fermée a mis la tête des travailleurs sens dessus dessous. Aujourd’hui encore, le PDG ne cesse de leur répéter qu’ils sont extraordinaires !

Les palettes et les banderoles sont donc sorties et durant quatre jours plus de cent travailleurs ont dit non à la fermeture. Cela se poursuivait la nuit, rappelant à certains la grève de mars 1995. Il n’est pas simple de se convaincre qu’ils ne sont pas seuls.

Pourquoi gâcher la vie de 264 travailleurs, se demandaient-ils, et de centaines de travailleurs sous-traitants, qui font le ménage, préparent les repas. Ils n’oubliaient pas les dizaines de travailleurs intérimaires, les CDD qui seraient du coup les premiers touchés. Comment imaginer l’avenir pour ces jeunes embauchés depuis seulement deux ans, ou ces travailleurs à qui il reste dix ans à tirer ? Tout cela dans le cadre d’un plan général de deux milliards d’économies : personne ne peut le comprendre et encore moins l’accepter. Deux milliards, alors qu’en dix ans ce sont 25 milliards de bénéfices que la direction a revendiqués !

Leur avenir serait, paraît-il, d’aller à l’usine de Flins pour faire de l’économie circulaire. En 2014, la visite de la navigatrice Ellen Mac Arthur avait déjà fait de l’usine de Choisy le pôle européen du développement durable. Personne ne croit cette fable, et les travailleurs ne veulent tout simplement pas aller à Flins, à 60 kilomètres.

Hormis des mains sur le cœur, il n’y a pas de réponses des patrons aux multiples questions. À quoi vont servir ces cinq milliards de prêt garantis par l’État ? Le plan de la direction, les travailleurs en sont sûrs, était déjà dans les tiroirs avant le Covid-19. Le virus n’a servi qu’à tendre la main pour demander les milliards. Et le 16 juin, date d’ouverture des réunions entre direction et organisations syndicales, n’apportera pas plus de réponses.

Les grévistes ont tenu tête quatre jours durant. Il y a de quoi en être fiers car ces 264 femmes et hommes ont dit : non. Et ce moment de solidarité du 6 juin les a confortés : ne pas accepter que des milliers de vies soient bouleversées pour quelques milliards d’économies !

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