Chômage : le gouvernement voit une baisse29/01/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/01/00P5_chomage_en_baisse_OK_Ocelot.jpg.420x236_q85_box-0%2C60%2C800%2C509_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : le gouvernement voit une baisse

D’après les dernières statistiques publiées le 27 janvier par le ministère du Travail, le chômage aurait baissé en 2019 de 3,3 % pour les demandeurs d’emploi de catégorie A, ceux qui n’ont eu aucune activité, et d’un peu plus de 3 % en prenant en compte toutes les catégories de demandeurs d’emploi, y compris ceux qui effectuent quelques heures de travail par mois.

Illustration - le gouvernement voit une baisse

Certains commentateurs évoquent le durcissement des nouvelles conditions d’inscription à Pôle emploi : l’obligation d’avoir travaillé 6 mois sur 24 mois, au lieu de 4 mois sur 28, aurait empêché une partie des chômeurs de s’inscrire au quatrième trimestre 2019. Et cela expliquerait le chiffre de chômeurs en forte baisse pour ce trimestre-là. Mais, quelles qu’en soient les raisons, il reste que le nombre de demandeurs d’emploi, sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), se monte encore à 6,415 millions de personnes.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est félicité de ce résultat, qui témoigne selon lui de la réussite de la politique gouvernementale. Les aides au patronat et les plus grandes facilités pour licencier auraient enfin permis de faire baisser le chômage.

« Le chômage baisse et tout le monde s’en fout », aurait déclaré un autre ministre, dénonçant l’ingratitude de l’opinion. Mais ce ne sont pas ces chiffres sujets à caution et instantanés qui peuvent effacer la réalité vécue par les travailleurs : celle des centaines d’emplois supprimés dans la grande distribution, comme encore récemment à Auchan, des fermetures d’usines comme Ford à Bordeaux ou Peugeot dans le Doubs, ou celle des suppressions de postes dans les banques ou l’industrie pharmaceutique, comme Sanofi. Voilà les préoccupations quotidiennes de bien des salariés.

Début décembre, Le Maire lui-même, à propos de l’avenir de l’emploi dans les grandes sociétés, évoquait la possibilité d’un « carnage », avec par exemple la suppression de 15 000 emplois dans le secteur automobile. Aujourd’hui, il a l’autosatisfaction facile et la mémoire courte.

Partager