Transports en grève : les bons conseils du patronat11/12/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/12/P6_Paris_5_decembre_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Le 5 décembre et la suite

Transports en grève : les bons conseils du patronat

Dans les médias, les reportages se succèdent sur les catastrophes que provoquerait – ou risquerait de provoquer – la grève dans les transports, en particulier en région parisienne.

Illustration - les bons conseils du patronat

Certains reportages sur les embouteillages ou la multiplication des trottinettes sur les trottoirs parisiens sont agrémentés de commentaires sur les risques mortels engendrés par la grève. Avec l’augmentation du trafic routier, la pollution pourrait connaître des records et même l’usage du vélo ou la marche à pied ne seraient pas sans risques pour les « sédentaires peu habitués qui pourraient s’exposer à des accidents ou à des problèmes cardiaques ».

Les journaux télévisés sont également remplis d’échos sur les difficultés des entreprises confrontées aux problèmes de leurs employés pour se rendre au travail et à tous les autres blocages entraînés par la grève. Et, pour s’assurer la présence des travailleurs indispensables à leurs affaires et à leurs profits, les patrons ne manquent pas d’imagination. Celui d’une marque de haute couture parisienne a par exemple suggéré aux couturières habitant en banlieue lointaine de louer des appartements par Airbnb pour être sûres d’être au travail à l’heure !

Quant au directeur d’un supermarché situé dans une banlieue chic parisienne, il a proposé à d’autres supermarchés de la même enseigne de mutualiser les salariés et de les faire travailler dans le magasin le plus proche de leur domicile. Mais, comme le lui a dit une travailleuse : « Avec ce que vous nous payez, vous n’allez pas trouver beaucoup d’employés ayant les moyens de vivre près d’ici ! »

Les patrons parlent avec émotion des galères des salariés, pour dénigrer les grévistes de la SNCF et de la RATP et tenter de dresser contre eux les travailleurs du privé. À la manière dont ils s’y prennent, c’est peut-être eux qui finiront par leur donner envie de rejoindre le mouvement.

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