Gilets jaunes : la colère demeure20/02/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/02/P3_gilets_jaunes_C_Serge_dIgnazio.jpg.420x236_q85_box-0%2C20%2C385%2C236_crop_detail.jpg

Leur société

Gilets jaunes : la colère demeure

Trois mois après la journée du 17 novembre, l’acte XIV de la mobilisation des gilets jaunes a encore rassemblé, samedi 16 février, plusieurs dizaines de milliers de manifestants. Un groupe formé sur les réseaux sociaux en dénombre plus de 100 000 dans 148 localités.

Illustration - la colère demeure

Les participants au mouvement doivent pourtant faire face à une soigneuse campagne de dénigrement, orchestrée par ceux qui, par choix politique ou opportunisme, se rangent dans le camp de Macron et du gouvernement. Le mépris social affleure dans chaque déclaration de ministres qui, tels des maîtres d’école d’autrefois, la bienveillance en moins, ne savent que morigéner ceux dont la colère demeure.

Ni les « Ça suffit ! » de Castaner, ni les insultes de son secrétaire d’État Nunez, traitant les gilets jaunes de « hordes sauvages », n’ont pu faire taire cette colère. Ni la mise en scène des grands débats pipés d’où n’émergeront finalement que des propositions miraculeusement inscrites dans les réformes macroniennes, ni les violences policières à répétition, encore moins la désinformation médiatique, n’ont eu raison de ce sentiment de révolte des plus pauvres.

Bien sûr, la durée même du mouvement qui, sans jeu de mots, finit par tourner en rond sur les ronds-points, au demeurant la plupart du temps évacués par la police, entraîne une lassitude, une fatigue de ses participants. Et des groupes d’extrême droite, hostiles sur le fond aux revendications des travailleurs, chômeurs et retraités gilets jaunes, se font aussi davantage remarquer dans les manifestations. Il n’empêche que la mobilisation des gilets jaunes se poursuit et mérite la solidarité de tous les travailleurs.

Les situations insupportables vécues et dénoncées par les gilets jaunes n’ont en rien été résorbées. Le chômage, la précarité, les salaires et pensions insuffisants, la fonte du pouvoir d’achat, la hausse des prix, dont celui du carburant qui regrimpe, la dégradation inexorable des services à la population, ces sources de la colère populaire n’ont pas disparu. Au contraire, malgré les discours de Macron, rien n’a été fait, si ce n’est intensifier les attaques contre la classe ouvrière, qu’il s’agisse des prix de l’alimentation, des économies dans la santé ou l’école, ou des menaces contre les chômeurs. « On ne peut pas vivre dignement de notre travail », « Le chômage c’est la misère, les vieux non plus n’ont plus de quoi bouffer », a-t-on encore entendu dans les manifestations du 16 février.

Les raisons de la colère des classes populaires demeurent et le mouvement des gilets jaunes continue de poser le problème d’une société où une minorité de capitalistes s’enrichissent en appauvrissant la majorité. Un problème qui est celui de tous les travailleurs.

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