Rapport sur EDF : des attaques et des mensonges13/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2637.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rapport sur EDF : des attaques et des mensonges

La Cour des comptes vient de publier son rapport annuel pour 2019, dans lequel un gros chapitre concerne EDF, ou plus précisément les salaires et autres rémunérations du personnel, et ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle agit ainsi.

Les chiffres de la Cour ont été repris par bien des médias, et on a pu lire que, « en moyenne, en 2017, un agent EDF a touché 4 908 euros brut par mois – un cadre gagnait en moyenne 6 717 euros ». Voilà de quoi faire tomber de l’armoire les agents EDF ! Ces chiffres sont complètement faux, et même délirants.

Ainsi, par exemple, un employé d’un centre d’appel est payé un peu au-dessus du smic et un technicien en fin de carrière autour de 2 400 euros par mois. Rien à voir avec les 4 908 euros annoncés. Les médias concernés ont donc raconté n’importe quoi.

D’ailleurs, à y regarder de près, la Cour des comptes n’écrit pas du tout cela. Elle écrit que la moyenne des salaires des agents d’exécution était, en 2017, de 2 335 euros brut par mois, et encore, pour atteindre cette somme, il faut probablement tenir compte des primes de certains salariés qui sont d’astreinte.

La Cour des comptes écrit ensuite que les salaires des agents de maîtrise étaient de 3 693 et enfin ceux des cadres de 6 717 euros. Et elle fait une moyenne de tout cela qui aboutit au chiffre de 4 908 euros, qui n’est pas du tout ce que gagne un simple agent, mais qui a été repris tel quel mensongèrement par certains médias. On est en plein dans les fake news.

La Cour des comptes ne s’en tient pas là. Elle incrimine divers avantages. Par exemple, le tarif préférentiel dont bénéficient les agents sur la consommation d’électricité serait selon elle de 4 % du tarif normal, avec exonération des taxes. Là elle se trompe : le tarif est en réalité de 10 % du prix normal et soumis à la TVA. Mais il faut rappeler que cet avantage et d’autres sont en réalité des éléments du salaire, consentis dès la création d’EDF précisément pour compenser en partie les bas salaires.

En fait, le rapport prépare une attaque contre les salariés d’EDF, attaque qui paraît pour le moment retardée dans le contexte du mouvement des gilets jaunes, mais qui viendra dès que le moment sera considéré comme favorable.

Comme le fait remarquer la fédération de la CGT, la Cour des comptes se garde de dénoncer les 24,5 milliards d’euros de dividendes versés par EDF aux actionnaires, principalement l’État, sur la dernière décennie.

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