Lyon : l’extrême droite à l’entraînement13/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2637.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lyon : l’extrême droite à l’entraînement

Les médias ont résumé la manifestation de l’acte XIII des gilets jaunes, samedi 9 février à Lyon, en parlant « d’affrontements violents entre ultradroite et ultragauche », renvoyant ainsi dos à dos les uns et les autres.

Les médias ont largement passé sous silence la violence de la police, usant des gaz lacrymogènes ou des grenades de désencerclement pour maintenir les 4 000 à 5 000 gilets jaunes dans le petit périmètre où la préfecture avait décidé de les parquer. En fermant les ponts sur le Rhône, en coinçant les manifestants entre deux barrages policiers, en les poursuivant jusque dans le métro, la police et ceux qui lui donnent des ordres ont largement contribué à provoquer les scènes de guérilla urbaine évoquées par tous les médias.

Reste l’affrontement entre des militants d’extrême droite, portant le gilet jaune, et des manifestants du milieu antiraciste ou « antifa » défilant derrière une banderole « Gilets jaunes, fâchés mais pas fachos ». Ces échanges de coups violents, au sein même du cortège des gilets jaunes, ont découragé une partie des manifestants.

Depuis le 17 novembre, des militants identitaires d’extrême droite, plus ou moins reconnaissables, se mêlent aux manifestations des gilets jaunes à Lyon. Très minoritaires dans les cortèges, et sans y être comme des poissons dans l’eau, ils profitent de l’apolitisme ambiant pour se faire accepter.

Ils avaient ainsi déployé en décembre une banderole contre le traité de Marrakech, que l’extrême droite a tenté de présenter comme une porte ouverte à l’immigration. Au fil des semaines, ils s’en sont pris physiquement à des jeunes dont la tête ne leur revenait pas ou à des manifestants identifiés comme des militants antiracistes ou d’extrême gauche. Le 9 février, ce sont ces derniers, bien regroupés et qui s’étaient préparés, qui ont eu le dessus.

Au-delà de cet affrontement spectaculaire, les groupes d’extrême droite, nombreux à Lyon mais présents aussi à Paris ou dans d’autres villes, utilisent les manifestations des gilets jaunes pour s’exercer à la violence, comme ils avaient utilisé les manifestations contre le mariage pour tous.

Ces agissements doivent alerter les travailleurs conscients car, demain, c’est toute la classe ouvrière que ces apprentis fascistes chercheront à faire taire avec leurs méthodes de voyous.

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