L’antisémitisme : tare d’une société d’oppression13/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2637.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’antisémitisme : tare d’une société d’oppression

Des actes antisémites étant survenus en quelques jours à Paris, les autorités ont aussitôt manifesté une réprobation d’autant plus bruyante qu’elle n’est pas sans arrière-pensées.

Ainsi Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGTB, en a profité pour s’en prendre au « mouvement des gilets jaunes qui, dit-il, l’inquiète » car il ne condamnerait « pas assez (…) ces mots, ces pratiques et ces gestes complètement déplacés ». Et il a été insinué en haut lieu que des manifestants auraient tagué un magasin de spécialités juives, jusqu’à ce que sa direction dénonce pareil mensonge.

Le gouvernement est plus empressé à fustiger un mouvement qui le gêne qu’à respecter la vérité et à défendre réellement les victimes d’actes racistes ou antisémites.

À Sainte-Geneviève-des-Bois, près de Paris, où venait d’être saccagée la stèle d’Ilan Halimi, un jeune Juif torturé à mort en 2006, Castaner, le ministre de l’Intérieur, a redit ce qu’il martèle à chaque manifestation de gilets jaunes : « C’est la République qu’on attaque. » Ajoutant que les actes antisémites ont crû de 74 % en 2018, un chiffre difficile à vérifier mais pas improbable, il a asséné : le gouvernement ne laissera rien passer.

Des propos destinés à l’opinion qu’indigne à juste titre la recrudescence de l’antisémitisme et du racisme, un électorat censé voir en Macron le champion des valeurs de progrès face aux réactionnaires et xénophobes à la Le Pen. C’est un procédé qui lui a largement servi en 2017. Le gouvernement espère qu’il fonctionnera encore fin mai pour le scrutin européen.

Pour cela, il lui faudra faire oublier par exemple que Macron a placé Pétain au premier rang des célébrations du centenaire de novembre 1918, tout en sachant que Pétain n’attendit pas Hitler pour organiser la chasse aux Juifs après 1940.

On a aussi vu Castaner coupler sa condamnation des actes antijuifs à celle « des attaques dont ont fait l’objet des églises catholiques ». Il exagère la chose, qui n’a d’ailleurs aucun rapport. Mais ce n’est pas un hasard si ce ministre et Le Pen ont usé des mêmes mots pour flatter l’électorat de droite, dont sa composante catholique traditionaliste qui a tété l’antisémitisme au catéchisme, sans trop savoir aujourd’hui qui elle hait le plus, des Juifs ou des Musulmans.

Mais, si toute une série de chiffres ont été donnés sur les actes, odieux et condamnables, contre les Juifs, les homosexuels et diverses autres minorités discriminées, les mêmes médias et autorités continuaient d’oublier de recenser les insultes et agressions que subit la population dite musulmane.

En fait, l’antisémitisme n’avait jamais disparu dans une frange de la bonne société dont il fait partie de l’ADN idéologique, et il remonte à la surface en même temps que la boue raciste, xénophobe, réactionnaire, la haine de l’autre désigné comme responsable de tous les malheurs : autant de saletés indignes de l’humanité.

L’antisémitisme fait partie des horreurs que produit la société capitaliste en crise. Pour le faire reculer, et à terme le faire disparaître, il faudra libérer le genre humain de toute forme d’oppression et d’exploitation, et donc en finir avec le système capitaliste basé sur la recherche du profit et la lutte du tous contre chacun.

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