Violences policières : plus de 80 manifestants mutilés17/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/LO2633.jpg.445x577_q85_box-0%2C37%2C746%2C1004_crop_detail.jpg

Leur société

Violences policières : plus de 80 manifestants mutilés

Les médias se sont abondamment étendus sur la violence des gilets jaunes et des « casseurs ». En revanche, ils ont été beaucoup plus discrets au sujet des violences policières. Cependant certains journaux et certains sites ont fait des recherches pour connaître le nombre des blessés graves, relevant leur photo et leur identité exacte.

Il ne s’agit pas ici d’hématomes ou de petites blessures, qui ont été légion mais ne sont pas comptabilisés. Il s’agit de blessures graves, de mutilations, de manifestants ayant perdu un œil ou ayant eu la main arrachée ou des fractures. Une femme âgée également est morte, à Marseille, ayant reçu une grenade lacrymogène alors qu’elle fermait ses volets.

Un recensement, probablement incomplet, fait avant le 9 janvier, dénombre ainsi 82 mutilés. La grande majorité d’entre eux ont été touchés à la tête (67) ce qui signifie, de la part des policiers, une volonté d’occasionner des blessures sérieuses. Huit ont eu une main arrachée.

Dans la plupart des cas les blessures proviennent de tirs de lanceurs de balles de défense LBD (60 cas), mais aussi de grenades dites de désencerclement (neuf cas) et plus rarement de coups directs ou de grenades lacrymogènes.

Depuis la parution de cette statistique, de nouvelles violences ont eu lieu, avec un nouveau lot de blessés. On en serait maintenant au chiffre de 93 blessés graves. Ainsi, à Bordeaux, un manifestant a été blessé à la tête par un tir de LBD et il est depuis à l’hôpital, en coma artificiel. Il a été touché par-derrière, alors qu’il s’enfuyait et ne présentait pas le moindre danger pour quiconque. Ce n’était pas un casseur et il est par ailleurs pompier volontaire dans sa commune.

Devant une affaire aussi grave, la police des polices, l’IGPN, a été saisie. Mais les autorités ne sont pas promptes à incriminer des policiers. Ainsi le boxeur qui a frappé des policiers sur une passerelle, à Paris, et qui a déclaré avoir agi ainsi parce qu’il était scandalisé par les violences policières, a été mis en prison. Mais le policier qui a été filmé en train de frapper des manifestants à Toulon est, lui, toujours libre.

Quoi qu’il en soit, les images de ces mutilés ont paru dans certains journaux et circulent sur Facebook. Elles exaspèrent le ressentiment, non seulement des gilets jaunes, mais de tous ceux qui sont scandalisés par cette violence – qui n’est évidemment pas une nouveauté – de la part de la police.

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