RATP : toujours plus de précarité17/01/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/01/P13_travail_precaire_sur_un_fil_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C105%2C385%2C321_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : toujours plus de précarité

À la RATP, le département de l’Ingénierie et celui des Systèmes informatiques et télécoms sont à eux deux ceux qui utilisent le plus de travailleurs prestataires : plus de 600.

Illustration - toujours plus de précarité

Ce sont essentiellement des ingénieurs ou techniciens. Depuis les années 2000 où ce type de contrats s’est beaucoup développé, la précarité de ces emplois s’est encore renforcée.

Aujourd’hui, les prestataires ne sont même plus embauchés par de grandes entreprises telles qu’Altran ou Cap Gemini. Ils dépendent d’entreprises qui sont des filiales ou des sous-filiales de ces mêmes groupes, qui pour certaines peuvent n’avoir qu’un ou deux salariés. Ils peuvent aussi être intérimaires pour une de ces filiales ou embauchés en CDI de chantier.

Concrètement, à l’Ingénierie par exemple, les 300 prestataires sont répartis dans 43 entreprises différentes.

Dans un même bureau, quatre prestataires qui font le même travail ont quatre patrons différents. Chaque prestataire a un salaire différent et les écarts avec un salarié de la RATP sont de 25 à 40 % pour la même ancienneté. Toutes ces entreprises intermédiaires se sucrent au passage sur le dos des salariés. Certaines profitent du fait que les travailleurs ont besoin de renouveler leur titre de séjour pour les contraindre à accepter des salaires inférieurs à leur qualification et de moins bonnes conditions de travail.

Certains employeurs ne se gênent pas pour dire : « Si tu veux que je te retrouve une mission, il faut baisser ton salaire. » Quand le salarié refuse, il est licencié. Face à ces pressions, certains finissent par se mettre en free-lance ou d’autres passent par une société de portage. Le développement de ces formes d’emploi vise à remettre en cause tous les droits acquis par les travailleurs.

À la volonté des employeurs d’individualiser leur statut au maximum, les travailleurs ne peuvent opposer que leur prise de conscience d’avoir des intérêts communs et les mêmes exploiteurs. C’est ensemble qu’ils pourront résister à ces attaques, à la RATP comme ailleurs.

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