Liebherr-Aerospace – Toulouse : mobilisation pour les salaires17/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/LO2633.jpg.445x577_q85_box-0%2C37%2C746%2C1004_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Liebherr-Aerospace – Toulouse : mobilisation pour les salaires

La mobilisation pour les salaires à l’usine Liebherr-Aerospace de Toulouse, commencée avant les congés de fin d’année, a repris dès la rentrée. La manœuvre de la direction, qui avait placé les négociations de salaires (NAO) au moment des fêtes, a échoué : le mécontentement ne s’est dissous ni dans les chocolats ni dans la galette.

Pour calmer les travailleurs, la direction avait promis de « faire progresser les salaires, pour reconnaître l’engagement et la contribution à la croissance de l’entreprise ». Les propositions ont montré ce que valaient ces paroles : même pas une fève ! Pour les ouvriers, cela représenterait 2,85 % d’augmentation générale, les miettes restantes en augmentations individuelles ou primes d’ancienneté. Pour un salarié touchant 2 000 euros, cela ferait 54 euros. Pendant ce temps, l’actionnaire unique (la famille Liebherr), lui, va toucher 80 millions d’euros de dividendes pour l’année 2018, soit 4 460 mensuels par salarié ! Les cadres notés « fait bien son travail » auraient 3,1 % d’augmentation, les « doit faire un effort » seulement 1,5 %, les « mauvais élèves » 0 %, comme à l’école.

À tout ce mépris, la direction ajoute un chantage à la signature : soit les syndicats signent, soit c’est le retour à la première proposition (– 0,2 %). La CFDT et la CFE-CGC ont annoncé leurs signatures, seule la CGT refuse de signer.

Depuis le 8 janvier, et pendant une semaine, les salariés se sont retrouvés en assemblée générale à l’occasion de grèves et débrayages pour une augmentation des salaires uniforme pour tous. La CGT a chiffré le rattrapage nécessaire à 500 euros par mois pour tous.

Sur les deux unités de production, Campsas et Toulouse, en additionnant tous ceux qui ont tenu à manifester leur mécontentement au moins une fois, que ce soit en équipe ou en journée, au moins 300 ont dit aux directeurs ce qu’ils pensaient de leurs propositions. Lors des passages dans les services, l’immense majorité de ceux qui étaient à leur poste ont manifesté leur soutien aux grévistes. La signature des syndicats a désamorcé pour cette fois le mouvement. Mais les grévistes ont décidé lors de leur dernière assemblée générale de s’adresser à travers un sondage à tous les salariés de l’entreprise. La revendication demeure et, fin janvier, la direction va négocier une prime supplémentaire de participation. Cela peut relancer la volonté de se battre.

Ceux qui ont agi sont convaincus que ces mouvements de grève sont la seule chose qui peut faire plier la direction car, sans le travail des salariés, il n’y a pas de profits.

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