Taxe d’habitation : une entourloupe de plus09/01/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/01/2632.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe d’habitation : une entourloupe de plus

C’est comme le sparadrap du capitaine Haddock : Macron voudrait se défaire de son étiquette de président des riches, mais elle lui colle à la peau. Ce casse-tête a, paraît-il, divisé ces jours-ci les membres du gouvernement à propos de la suppression de la taxe d’habitation.

Promise d’abord aux contribuables les plus modestes, Macron décida ensuite de l’étendre à tous, afin de soigner son électorat. Il disait aussi (on sait ce que valent de tels engagements) que l’État compenserait ce manque à gagner pour les collectivités locales.

Cela avait été décidé avant que les gilets jaunes n’entrent en scène. Donc avant que le gouvernement ne tente d’apaiser leur colère avec quelques miettes, ou avec des faux-semblants comme celui de dire que la taxe d’habitation sera maintenue pour les 20 % les plus riches, à en croire ministres et médias.

Cela concernait les salariés gagnant 2 500 euros brut par mois et plus. Ceux-ci feraient-ils partie des riches ? Que des ministres le prétendent, eux qui touchent quatre fois plus et servent la soupe à des bourgeois aux revenus bien plus élevés serait risible s’ils ne voulaient ainsi diviser les travailleurs. Car montrer du doigt des travailleurs à ceux qui gagnent encore moins est une méthode qu’adorent les gouvernants. En opposant les jeunes aux retraités, les actifs aux chômeurs, les salariés du privé à ceux du public, les hommes aux femmes, les travailleurs nés ici à ceux qui viennent d’ailleurs, ils n’ont qu’un but : masquer qu’ils gouvernent au profit d’une infime minorité de détenteurs de capitaux et d’exploiteurs du travail d’autrui.

Ainsi, ce ne sont pas les prétendus 20 % les plus riches, mais 1 % de la population, 400 000 ménages, qui ont récupéré 4,5 milliards (plus de 10 000 euros par an par foyer) du fait de la réforme de la fiscalité du capital décidée sous Macron.

Une poignée d’entre eux, 0,01 % de supernantis, a raflé la plus grosse part de ce gros lot, 5 034 de ces parasites de très haut vol y gagnant chacun 253 800 euros !

On a là un exemple du parasitisme gigantesque de la bourgeoisie, un aperçu des sommes fabuleuses qu’elle retire de l’exploitation d’une majorité de salariés. C’est cela que veulent cacher Macron et les siens, comme tous ceux qui, dans les médias ou dans l’opposition, font mine de se demander si un peu plus ou peu moins de tel impôt assurerait la justice fiscale, voire sociale.

Il n’y aura de véritable justice sociale qu’en expropriant les détenteurs du capital, pour les empêcher de nuire à la collectivité. Un premier pas en ce sens serait d’imposer que seuls les capitalistes, les riches aient à payer l’impôt. Ils en ont plus que les moyens, et ce serait à eux d’assumer le coût d’un État qui agit à leur profit exclusif.

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