PSA Rennes – La Janais : conditions de sécurité et de travail au rabais11/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/LO2593.jpg.445x577_q85_box-0%2C14%2C300%2C403_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Rennes – La Janais : conditions de sécurité et de travail au rabais

Lundi 9 avril, un accident grave s’est produit dans le nouvel atelier de montage de l’usine PSA de Rennes – La Janais.

La directrice de la qualité, qui circulait sur une allée piétonne, s’est retrouvée coincée sous une installation qui sert à transférer les voitures d’une zone à une autre. Elle est blessée gravement à l’épaule et au genou. Le système de sécurité, qui empêche l’installation de se mettre en mouvement quand une personne se trouve sur le passage, n’a pas fonctionné.

Cet accident du travail, qui aurait pu avoir des conséquences bien plus dramatiques, fait suite à toute une série d’incidents techniques depuis la mise en production de cet atelier, il y a deux mois. On ne compte plus le nombre d’essieux, de moteurs, de portières de voitures qui ont chuté aux pieds des ouvriers, à cause de mauvais fonctionnements des appareils manipulateurs. Début mars, une ouvrière s’est retrouvée coincée entre une voiture et une balancelle. Ce n’est que grâce à la vigilance de ses collègues, qui ont arrêté la ligne à temps, qu’elle n’a pas été blessée.

Ces problèmes de sécurité à répétition ne sont pas le fruit du hasard. La direction de l’usine a mis en production son nouvel atelier de montage alors que toutes les installations ne sont pas encore au point et qu’il manque beaucoup de matériel.

Cet atelier, au financement duquel les collectivités locales ont largement participé, est appelé « l’usine du futur » par la direction. Il représente en effet le futur des préoccupations des patrons : la productivité. Car pour le reste, c’est un recul. En plus des problèmes de sécurité, ce nouvel atelier est aussi le lieu d’une dégradation supplémentaire des conditions de travail. Tout a été pensé pour diminuer le nombre de salariés et intensifier les cadences. Les déplacements des ouvriers sont limités au maximum pour que chaque seconde soit consacrée au montage de pièces sur les voitures. Les caristes, remplacés par des véhicules automatiques qui amènent les kits de pièces aux postes de montage, sont devenus des manutentionnaires qui, eux, doivent faire des kilomètres à pied toute la journée dans les magasins de stockage pour préparer les kits.

L’accident qui a touché une cadre de l’usine a créé beaucoup d’émoi dans l’atelier. Chacun se rend compte que personne n’est à l’abri. La dégradation continue des conditions de sécurité et de travail dans les ateliers alimente le mécontentement chez les ouvriers, de plus en plus conscients que le futur que leur réserve les patrons est un grand saut en arrière.

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