Élèves handicapés : le gouvernement organise la régression21/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2590.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Élèves handicapés : le gouvernement organise la régression

La mise en place du nouveau dispositif d’inscription à l’université, Parcoursup, risque d’entraîner une régression pour les 5 000 élèves handicapés qui, chaque année, veulent poursuivre leurs études après le bac.

Avec le précédent dispositif Admission post-bac, dans de nombreuses académies des commissions médicales passaient en revue les souhaits d’affectation et d’orientation des élèves handicapés. Ils bénéficiaient ainsi d’un traitement personnalisé qui leur garantissait des places.

Ce n’est plus le cas avec Parcoursup. Du coup, les dossiers des élèves qui ont eu, du fait de leur handicap, une scolarité plus chaotique, seront soumis aux mêmes algorithmes que les autres bacheliers et risquent d’être automatiquement écartés, du fait de leurs absences trop nombreuses ! Face à la colère des parents, le ministère de l’Éducation nationale a prétendu que les élèves pouvaient toujours faire figurer dans les rubriques « Projet de formation motivé » ou « Éléments liés à ma scolarité » tous les éléments qui leur paraissent utiles, ou apporter des éléments d’information sur leur handicap. Mais il y a fort à parier que les universités, débordées par l’afflux de dossiers, ne prendront pas en compte ces rubriques.

Le risque d’une discrimination existe d’autant plus que de nombreuses universités ne sont pas encore aux normes. Et la note adressée par le directeur de l’académie de Paris aux élèves handicapés est à ce titre éloquente puisque, selon lui, « il appartient à l’élève et à sa famille d’apprécier la pertinence de ses candidatures au regard de l’accessibilité [...] et de prévoir, le cas échéant, les aménagements matériels et/ou pédagogiques nécessaires ».

Ainsi, on entérine le fait que des élèves ne pourront pas faire les études de leur choix à cause de leur handicap. Ce dispositif non seulement accroît la discrimination sociale mais ferme aussi des portes aux handicapés. C’est une raison de plus de s’y opposer.

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