Sécurité sociale : budget d’austérité06/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2575.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : budget d’austérité

Lundi 4 décembre a été adopté le premier budget de la Sécurité sociale du quinquennat Macron. Il est à l’image de toute sa politique, offrant des cadeaux aux patrons, ceux des cliniques privées s’en sont d’ailleurs félicités, et imposant des économies drastiques sur tout ce qui peut revenir aux classes populaires.

Ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale met en place des baisses de dépenses dépassant 4 milliards d’euros tout en ne manquant pas de faire payer les salariés. La hausse de 1,7 % de la CSG est entérinée, et elle ne sera que partiellement compensée pour une partie d’entre eux par la baisse de certaines cotisations. Même les retraités modestes, en dehors des plus pauvres, vont voir leur pouvoir d’achat une nouvelle fois amputé. Le projet de loi ajoute même un nouveau report de trois mois de la prochaine revalorisation des pensions, programmée pour le 1er octobre 2018.

Le gouvernement prétend que ce budget est équilibré, mettant en exergue un geste pour le minimum vieillesse, qui devrait augmenter de 100 euros. Mais la hausse est étalée sur trois ans et, au final, le montant des pensions restera en dessous du seuil de pauvreté. Même tour de passe-passe du côté des aides aux familles. La ministre de la Santé s’est vantée d’avoir proposé une augmentation de l’aide à la garde d’enfant pour les familles monoparentales. Mais, dans le même temps, elle a fait adopter une baisse du montant de l’allocation versée aux parents de jeune enfant, ainsi qu’une baisse des plafonds de ressources pour l’obtenir, qui sera aussi appliquée à la prime à la naissance.

C’est en particulier sur la branche santé que les attaques se concentrent. Le projet de loi prévoit 1,2 milliard d’économies sur le budget des hôpitaux. Au cours des discussions, la ministre de la Santé a donné le ton, prétendant que 25 % des dépenses de santé étaient liées à des actes inutiles ou redondants. Concrètement, cela va se traduire par des réductions des moyens pour soigner les malades, la baisse de remboursement de certains médicaments, l’incitation à limiter les prescriptions et les examens, la réduction du nombre de lits d’hôpital, avec comme objectif que 70 % des opérés sortent de l’hôpital dans la journée, en 2022.

À l’image de l’ensemble du budget de l’État, celui de la Sécurité sociale ponctionne les classes populaires de mille et une manières. Le projet de loi adopté est un pas de plus vers un système de santé ouvertement offert à tous les affairistes.

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