Madagascar : la peste au 21e siècle25/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2569.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Madagascar : la peste au 21e siècle

À Madagascar, la peste sévit depuis la fin août. Cette maladie du fond des âges revient régulièrement, à tel point que les habitants parlent même d’une « saison pesteuse ». La maladie se soigne avec des antibiotiques, efficaces à condition d’être administrés à temps. Mais, dans ce pays pourvoyeur de main-d’œuvre bon marché pour les grandes marques de l’industrie textile, les structures sanitaires comme les conditions d’hygiène susceptibles d’éradiquer la peste font totalement défaut. Nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) dénoncent cette situation dans le dernier numéro de leur journal Le pouvoir aux travailleurs.

« Chaque année cette maladie bacillaire tue 60 à 70 personnes dans les quartiers pauvres de la capitale soumis à la prolifération des rats d’égout et des puces, vecteurs de la peste. Cette année, l’épidémie a commencé plus tôt et a frappé aussi la ville de Toamasina située sur la côte est. Plus d’une quinzaine de personnes sont mortes par suite de douleurs thoraciques accompagnées de toux et de crachats sanguinolents.

Les autorités ne font pas grand-chose et laissent les personnes présentant des symptômes suspects à leur sort, leur conseillant simplement de se rendre à des centres de santé, qui du reste sont dépourvus de presque tout.

Cela a pour conséquence le développement de l’automédication. Actuellement un climat de psychose s’est emparé de la population des quartiers infestés. Un médicament appelé Cotrim censé guérir cette maladie est actuellement en rupture de stock dans les pharmacies. Les plaquettes de dix comprimés, qui coûtaient 1 000 ariary chacune, se vendent 5 000 ariary au marché parallèle.

L’automédication et le manque de structures de santé dignes de ce nom favorisent le développement de souches résistantes de bacilles. Les autorités ne sont pas ignorantes de ce danger, mais laissent perdurer la situation. »

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