Michelin – Joué-lès-Tours : les grévistes s’invitent à l’inauguration11/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/LO2567.jpg.445x577_q85_box-0%2C23%2C300%2C411_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Joué-lès-Tours : les grévistes s’invitent à l’inauguration

Mardi 3 octobre, la direction de Michelin à Joué-lès-Tours, en Indre-et-Loire, avait prévu une grande cérémonie d’inauguration de ce qu’elle nomme la « nouvelle usine ».

En fait, il s’agit de deux ateliers (membranes en caoutchouc et nappes métalliques), employant aujourd’hui environ 200 salariés, seuls survivants d’une usine qui a compté plus de 4 000 ouvriers. La principale production, les pneus poids lourds, a été arrêtée en 2014 et plus de 700 emplois ont été supprimés.

La veille, les syndicats Sud et CGT ont appelé par tract les ouvriers à débrayer ce jour-là et à profiter de l’occasion pour faire entendre leur colère, car les motifs ne manquent pas et même s’accumulent sévèrement ces derniers temps : conditions de travail et cadences intenables, manque d’effectifs pour réaliser la production demandée, notamment à l’atelier des membranes, projets de changements d’horaires avec les week-ends travaillés, voire des changements d’équipe tous les deux jours dans l’autre atelier, sans parler des tracasseries et sanctions qui pleuvent à répétition pour rien, comme quitter son poste 5 minutes avant l’heure de la débauche par exemple.

À peine le tract distribué, la direction a convoqué tous les travailleurs – trois quarts d’heures avant la débauche ! – pour les sermonner et tenter de les dissuader de faire grève le lendemain.

En vain : des dizaines de travailleurs se sont rassemblés à la porte mardi 3 octobre, à l’heure où les officiels étaient attendus. Il en manquait cependant, car la direction avait décommandé préfet et élus, craignant à juste titre que la présence d’un piquet de grève détonne un peu par rapport à son discours d’auto-félicitation sur la « nouvelle usine » à l’honneur.

Il n’y avait donc que les cadres et quelques journalistes pour applaudir à son discours sous l’imposant barnum édifié pour la circonstance. Les dizaines de grévistes étaient fiers de s’être fait entendre et respecter. Évidemment, ce n’était pas au programme prévu par la direction, mais les ateliers n’ont pas produit grand-chose ce jour-là, et les camions sont restés à la porte.

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