Enseignants : vers de nouvelles attaques ?11/10/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/10/P4_lupo_sablier_finalise.jpg.420x236_q85_box-0%2C192%2C2048%2C1344_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignants : vers de nouvelles attaques ?

Dans un rapport publié le 4 octobre, la Cour des comptes propose de nouvelles attaques contre les conditions de travail des enseignants.

Illustration - vers de nouvelles attaques ?

Le rapport pointe des problèmes bien connus des salariés de l’Éducation nationale, en particulier l’insuffisance des remplacements des enseignants absents : dans les collèges et lycées, les remplacements de courte durée ne sont assurés que dans moins de 20 % des cas, 5 % dans certaines académies. Et, pour les remplacements de longue durée, l’Éducation nationale fait de plus en plus appel à des contractuels. En effet, pour pallier le manque d’effectifs, l’immense majorité des enseignants remplaçants sont affectés sur des postes à l’année.

Pour la Cour des comptes, la solution n’est pas d’embaucher, mais de « transformer en profondeur la gestion des enseignants »… ce qui signifie concrètement les faire travailler davantage. Elle recommande de renforcer les pouvoirs des chefs d’établissement, qui pourraient imposer aux enseignants d’assurer, en plus de leurs cours, ceux de leurs collègues absents. Elle voudrait que le temps de travail soit défini non plus à la semaine, comme c’est le cas aujourd’hui, mais à l’année : il serait ainsi possible d’allonger le temps de travail des enseignants certaines semaines, à la convenance du chef d’établissement.

L’ensemble du rapport prétend que l’éducation coûte déjà trop cher à l’État. Il avance le chiffre de 36 000 créations de postes entre 2012 et 2016, en omettant de rappeler que Sarkozy en avait supprimé 80 000 dans les cinq années précédentes. Il prétend que le budget de l’Éducation nationale a augmenté de 5,4 % entre 2008 et 2012, alors que ce chiffre s’explique essentiellement par la hausse mécanique du poids des pensions versées aux retraités et que l’augmentation réelle n’est que de 0,8 %. Et il s’abstient de rappeler que le nombre d’élèves par classe est aujourd’hui plus élevé que dans les années 1980, particulièrement dans les collèges.

Ce ne sont pas les enseignants qui sont responsables de cette situation, mais les gouvernements passés, qui ont réduit les effectifs. La seule solution pour offrir une éducation de qualité à l’ensemble de la population, c’est au contraire d’embaucher massivement. Il faudra l’imposer à Macron qui, comme ses prédécesseurs, s’apprête à supprimer des dizaines de milliers de postes dans la fonction publique.

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