Espagne : après les attentats à Barcelone et Cambrils23/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2560.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : après les attentats à Barcelone et Cambrils

Nous publions ci-dessous des extraits de l’article que nos camarades de Voz Obrera ont publié sur le site Web de l’UCI en Espagne, au lendemain des attentats commis par les djihadistes en Catalogne, qui ont fait 15 victimes et plusieurs dizaines de blessés. L’émotion est à la mesure de la barbarie de ces attentats, qui s’inscrivent dans une situation dont la responsabilité n’est pas à mettre au compte des seuls acteurs de ces crimes.

« En pleine saison touristique, cet attentat aveugle a frappé directement des personnes innocentes de 35 nationalités, afin de faire le plus de mal possible avec le moins de moyens.

Les terroristes cherchent ainsi à semer la peur dans la population et à transférer en Europe les tueries qui se produisent quotidiennement dans les zones de conflit comme la Syrie ou l’Irak. Ils disposent d’une arme de destruction massive : le désespoir de milliers de personnes, en majorité des jeunes qui voient comment leurs frères sont massacrés sans pitié par les bombes et les armes des pays impérialistes européens et des États-Unis. Ce désespoir se transforme en fanatisme religieux et de là en suicide et en immolation, en quête d’une justice qui n’aura de récompense sacrée que dans le royaume des cieux.

C’est le fruit des agressions organisées par les gouvernements impérialistes, parmi lesquels figure le gouvernement espagnol. Souvenons-nous d’Aznar lors de la guerre contre l’Irak. Ce sont ces violences guerrières qui ont servi de justification aux fanatiques pour organiser des attentats qui, en sens inverse, contribuaient à resserrer les liens entre la population et le gouvernement espagnols et à justifier les agressions impérialistes.

Mais les origines de cette barbarie sont aussi à chercher ailleurs, à savoir dans les intérêts criminels des principaux pays développés. Les États-Unis sont secondés par l’Union européenne, entre autres la France et le Royaume-Uni ou l’Allemagne, ainsi que la Russie, dont les politiques ont visé et visent toujours le contrôle des ressources des zones du Proche-Orient et du nord de l’Afrique. Et les incessantes interventions militaires ont conduit à l’instauration de gouvernements à la mesure de leurs intérêts, des gouvernements terriblement instables qui étaient des foyers de conflits permanents. »

Les camarades évoquent les constants et tragiques mouvements de population fuyant la misère ou la guerre des pays pillés par les grandes puissances et tentant de débarquer, au risque de leur vie, sur le rivage de l’un de ces pays européen où ils étaient indésirables. Ils rappellent aussi combien les contrôles migratoires sont tracassiers et combien il est difficile, en Espagne comme dans bien d’autres pays, de trouver un travail et des ressources, quand on est sans papiers.

Et les camarades de Voz Obrera expliquent :

« Dans cette situation, ­Rajoy a convoqué un Pacte anti­terroriste, pour affirmer sa volonté de réaliser une unité allant du Parti populaire à Podemos et ses satellites, en passant par le PSOE (Parti socialiste) ainsi que le récent parti centriste Ciudadanos et les nationalistes catalanistes. Cette unité s’est traduite par un geste significatif. Les grévistes de l’aéroport de Barcelone, el Prat, ont dû arrêter leur grève face à l’attentat, et peu à peu les gouvernants essaieront de tenter des actions et des gestes visant à unir la population derrière ceux qui ont le pouvoir. On cachera les problèmes sociaux et on organisera des cérémonies de deuil, où l’on fera crier ensemble : Nous n’avons pas peur. »

Et les camarades de conclure, en résumé, que ce sera une façon de masquer les conflits possibles et un bon prétexte pour durcir la répression. Cela peut ouvrir la porte à des réactions de l’extrême droite contre les réfugiés et les immigrés, et encourager les préjugés anti-musulmans. Une politique au détriment des classes populaires. Une politique qu’il faudra combattre.

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