Sanofi : le virus du profit est tenace07/06/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/06/p6_Sanofi_Secu_tiroir_caisse_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C182%2C420%2C418_crop_detail.jpg

Leur société

Sanofi : le virus du profit est tenace

Illustration - le virus du profit est tenace

L’Organisation mondiale de la santé, l’OMS, tente depuis des décennies d’éradiquer la poliomyélite, une maladie grave qui continue de sévir dans nombre de pays pauvres.

En Inde, de vastes campagnes de vaccination sont ainsi organisées depuis 1995, campagnes qui ont permis de faire reculer significativement la maladie. La vaccination se fait avec un vaccin oral, avec quelques gouttes déposées dans la bouche des enfants. Mais cette technique ne permet pas d’éliminer totalement le virus de l’environnement. Pour arriver à cet objectif, il faut utiliser le vaccin injectable, celui des pays riches, qui est cinq fois plus cher, et pour cela l’OMS a passé des commandes considérables auprès des géants de l’industrie pharmaceutique.

Sanofi devait ainsi fournir 300 millions de doses en 2017. Mais les campagnes de vaccination dans les pays pauvres se heurtent à une pénurie : Sanofi ne livrera ainsi que 40 millions de doses cette année. Les industriels savent pourtant depuis longtemps que les besoins en ce vaccin vont augmenter fortement.

Sanofi, qui touche près de 130 millions de crédit impôt recherche par an, a bien réalisé des investissements : par exemple, sur le site de Marcy-l’Étoile dans le Rhône, un nouveau bâtiment a été construit pour cela il y a une dizaine d’années. La production y a été doublée en 2013, mais tout y a été fait à l’économie. Les embauches ont été en nombre insuffisant et avec des formations trop rapides. Pour augmenter la production, le bâtiment est passé en 5x8. Mais le travail y est dur et plusieurs travailleurs ont quitté le bâtiment. Les économies ont aussi touché le matériel, et les problèmes techniques sont récurrents. Dans ces conditions, la production n’a jamais pu atteindre les objectifs.

Selon un expert, cité par Le Monde, « les fabricants ont laissé tomber. Ils n’ont pas mis les moyens nécessaires pour augmenter leur production. Ce marché n’est pas assez rentable pour eux ». Et en effet le produit phare de Sanofi, qui combine six vaccins, dont la polio, et qui est vendu plus cher, ne connaît pas la même pénurie !

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