Guadeloupe : la grève des travailleurs de la banane se poursuit31/05/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/05/p12_greve_banane_C_LOjpg.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Guadeloupe : la grève des travailleurs de la banane se poursuit

La grève des travailleurs de la banane, en Guadeloupe, a démarré le 18 mai. C’est la victoire des travailleurs de la plantation Bois-Debout, ayant contraint leur patron à leur rétrocéder plusieurs milliers d’euros de sommes volées, qui a incité les travailleurs des autres plantations à faire de même.

Illustration - la grève des travailleurs de la banane se poursuit

Ils réclament aussi le respect des conditions d’hygiène et de sécurité et le respect de leur vie. Les conditions de travail dans la banane sont en effet catastrophiques. C’est, à l’air libre, des conditions aussi désastreuses pour leur santé que celles qu’ont connues les mineurs de charbon ailleurs sous terre. Plusieurs tonnes de bananes à porter sur les épaules, des centaines de kilomètres à pied, dans les champs, les pesticides, tout cela tue prématurément et à petit feu.

À partir des 30 % de grévistes du début, on peut estimer qu’ils sont maintenant 60 % à être entrés dans la lutte. Chaque jour, de nouveaux grévistes se manifestent. Les patrons des plantations envoient des lettres menaçantes aux grévistes, qualifiant leur absence d’abandon de poste. Ils commencent à sentir le poids de la grève. La coupe ne se fait plus. Les conteneurs ne se remplissent pas aussi vite.

Après une première manifestation de rue à Capesterre le jeudi 25 mai, les travailleurs ont manifesté dans les rues de Pointe-à-Pitre le vendredi 26. Ensuite, ils ont organisé une conférence de presse au siège de la CGTG. Puis ils se sont rendus à proximité du port de Jarry pour arrêter les camions porte-conteneurs. À ce moment-là, il n’y en avait pas, et c’est lundi 29 que les grévistes ont bloqué sur la route nationale trois camions transportant des conteneurs de bananes vers le port. Ils ont dû faire demi-tour.

Ce même lundi, la mobilisation des travailleurs a incité le président du conseil régional à appeler Jean-Marie Nomertin, l’un des dirigeants de la grève, pour proposer une médiation avec les planteurs. C’est ce même président et sa majorité qui ont décidé de verser chaque année aux planteurs 929 000 euros jusqu’en 2021, et 4 646 000 euros chaque année à partir de 2022 ! Avec l’argent public versé en cadeaux au patronat de la banane, sans compter les énormes subventions européennes qui s’ajoutent encore aux profits de l’exploitation, les patrons ont largement de quoi payer les travailleurs.

Avec leur comité de grève élu et soutenu par la CGTG, les grévistes sont déterminés à ne rien lâcher.

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