Valls en campagne : rock acrobatique21/12/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/12/p3_49.3_Lupo_.jpg.420x236_q85_box-0%2C91%2C743%2C509_crop_detail.jpg

Leur société

Valls en campagne : rock acrobatique

Manuel Valls multiplie les déclarations pour tenter de se démarquer du bilan de Hollande, et donc de son propre bilan.

Illustration - rock acrobatique

Ainsi, jeudi 15 décembre, il n’a pas hésité à clamer son opposition à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’adopter un texte de loi sans débat à l’Assemblée nationale. Il n’a pas eu peur du ridicule en annonçant qu’il était prêt à le supprimer de la Constitution, lui qui l’avait utilisé à six reprises, pour imposer les lois Macron et la loi travail.

Il a pris ses distances avec le crédit d’impôt compétitivité et emploi, voté sous Ayrault et maintenu quand il était Premier ministre. Sur la déchéance de la nationalité, il fait porter le chapeau à Hollande : « C’est le président qui l’a présentée devant le Congrès le 16 novembre 2015. »

Quelques jours auparavant, dans Le Parisien, il avait proclamé que sa candidature à la primaire du Parti socialiste était ni plus ni moins qu’« une révolte ». Dans quelques semaines Valls dira, pourquoi pas, qu’il était le premier opposant à Hollande, comme le font d’ailleurs ses principaux adversaires à la primaire de la gauche, Montebourg et Hamon, qui ont pour eux d’avoir quitté le navire plus tôt.

En fait, Valls n’innove pas. Tous les politiciens du Parti socialiste briguant les plus hautes responsabilités gouvernementales ont toujours fleuri leur langage de quelques formules destinées à plaire au « peuple de gauche ».

Sans remonter plus loin, Mitterrand au congrès d’Épinay du Parti socialiste en 1971, n’avait-il pas déclaré : « Celui qui ne consent pas à la rupture avec l’ordre établi, (…) avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, ne peut pas être adhérent au Parti socialiste. » On connaît la suite. Et puis Hollande et sa déclaration avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2012 : «Mon ennemi, c’est la finance ».

Pour Valls, Premier ministre de Hollande durant deux ans et ministre de l’Intérieur sous Ayrault, les délais sont bien courts pour se racheter une virginité.

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