Tilly-Sabco – Guerlesquin : 134 licenciements en guise de Noël21/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2525.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Tilly-Sabco – Guerlesquin : 134 licenciements en guise de Noël

Le 16 décembre 2016, le tribunal de commerce de Brest a décidé de retenir le groupe néerlandais Wegdam pour la reprise de l’abattoir de volailles Tilly-Sabco, à Guerlesquin dans le Finistère.

Depuis juillet 2016, l’entreprise était en redressement judiciaire. L’usine était à l’arrêt depuis plusieurs mois. Le groupe Wegdam n’est intéressé que par la filière saucisses et entend sacrifier l’activité poulet. Il n’entend garder que 61 travailleurs sur 195 : 134 seront licenciés.

Les salariés ont appris la nouvelle de la bouche des représentants syndicaux. Le patron actuel n’a même pas pris la peine de venir s’expliquer à l’usine. Tous sont abasourdis. Certains travaillaient là depuis vingt ou trente ans, souvent en couple. Ils ont fait la fortune des patrons qui se sont succédé à la tête de Tilly-Sabco. L’entreprise a compté jusqu’à 900 salariés en 2000. Les salariés ont chèrement payé chaque changement de propriétaire.

Depuis 2006, ils ont subi trois plans sociaux successifs, avec à chaque fois des centaines de licenciements. En 2014, après des mois de mobilisation des travailleurs de l’agroalimentaire en Bretagne, la chambre de commerce et d’industrie de Morlaix, le groupe britannique MS Foods et un fonds d’investissement autour d’Olmix ont repris l’entreprise, se posant en sauveteurs de 200 emplois sur 320. Cela n’aura pas duré longtemps. Les partenaires de la CCI ont tous retiré leurs capitaux.

Le Drian, ministre de la Défense et aussi président de la région Bretagne, a tenu à dire que la liquidation partielle de Tilly-Sabco était « un coup dur supplémentaire pour les salariés et les fournisseurs », tout en ajoutant que « les collectivités sont prêtes à déployer des moyens exceptionnels, notamment en formation ». Dans les environs, après la fermeture en 2013 de l’abattoir de porcs Gad de Lampaul-Guimiliau, sur les 793 personnes qui ont suivi un parcours de sécurisation professionnelle, seuls 300 avaient trouvé une solution durable en janvier 2015 et, aujourd’hui encore, beaucoup restent sur le carreau. Une preuve que les moyens évoqués par Le Drian ne sont que du vent. Jamais ni l’État ni la région n’ont imposé aux patrons de prendre sur leurs fortunes de quoi garantir l’emploi.

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