Sur le blog de Nathalie Arthaud : L’exploitation : un mot tabou, une réalité pour les salariés21/12/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/12/p12_Nathalie_dec_2016_03.jpg.420x236_q85_box-0%2C188%2C400%2C412_crop_detail.jpg

Leur société

Sur le blog de Nathalie Arthaud : L’exploitation : un mot tabou, une réalité pour les salariés

L’association 23MS (23 millions de salariés) a envoyé son manifeste Souffrir au travail – Assez ! à Nathalie Arthaud, en lui demandant de prendre position. Voici des extraits de sa réponse :

Illustration - L’exploitation : un mot tabou, une réalité  pour les salariés

Vous introduisez votre propos en expliquant : « Nous pensions la violence et la souffrance au travail d’un autre siècle. Nous commencions à apprécier l’alliance possible entre le travail et le plaisir qu’il peut procurer.» C’est une illusion que nous, à Lutte ouvrière, n’avons jamais eue. Nombreux sont mes camarades d’entreprise qui travaillent dans l’industrie, le bâtiment ou les services. Ils peuvent témoigner que la pénibilité au travail ne date pas d’hier et qu’elle n’a jamais cessé. Comme elle n’a jamais cessé d’être féroce dans les pays pauvres où les travailleurs sont surexploités par les mêmes grandes entreprises capitalistes qui siègent ici. (…)

Tous les salariés, de l’ouvrier sur chaîne à l’ingénieur, de la femme de ménage au pilote d’avion, sont concernés par la recherche de productivité. Même les hôpitaux et le secteur de la santé doivent devenir rentables. Et si les nouvelles organisations de travail sont souvent mises en place au nom de la modernité, elles ne visent qu’à accroître l’exploitation.

Vous parlez de maltraitance professionnelle, mais c’est d’exploitation qu’il s’agit. Et les conséquences que vous décrivez reflètent l’aliénation engendrée par l’exploitation. Marx a mis ces mécanismes en lumière il y a un siècle et demi, et ils expliquent toujours le fonctionnement de la société. C’est la raison pour laquelle je suis communiste révolutionnaire. On ne peut combattre les conséquences de l’exploitation et de la recherche de profits qu’en visant au renversement de la classe capitaliste, c’est-à-dire à son expropriation.

Alors, si je partage l’indignation et la colère de votre manifeste, je ne crois sûrement pas à une prise de conscience des chefs d’entreprise, des décideurs de cette société capitaliste et de ceux qui les servent.

Si, comme le conclut la brochure, « nous portons le rêve que le travail devienne enfin le moyen juste, pacifique et serein de construire un monde harmonieux, solidaire et respectueux », nous savons que seules les luttes collectives peuvent nous faire passer du rêve à la réalité. Si des limites ont été imposées à cette exploitation – l’interdiction du travail des enfants dans certains pays, dont le nôtre, ou des améliorations des conditions de travail – cela a toujours été le résultat des luttes des travailleurs.

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