SNCF : non aux suppressions d’effectifs !21/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2525.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : non aux suppressions d’effectifs !

La SNCF a annoncé une nouvelle saignée dans les effectifs puisque son budget pour 2017 prévoit une nouvelle suppression de 1 200 postes, essentiellement par non-remplacement des départs en retraite.

D’après la CGT, ce budget correspond en réalité à la suppression de 1 800 à 2 300 postes. Sud-Rail parle de 4 000 suppressions et du pire budget jamais vu à la SNCF.

Deux secteurs sont annoncés comme particulièrement visés par cette hémorragie, les ateliers d’entretien du matériel et les guichets, mais tous les secteurs sont touchés. Effectivement, à l’échelle de la SNCF, la direction tente de mettre en place un redécoupage des établissements, des équipes, une redéfinition des fonctions, des métiers, avec comme unique objectif, l’intensification du travail et la suppression du maximum d’effectifs. Elle généralise ainsi la suppression du contrôleur à bord des trains, laissant le conducteur seul, au mépris de la sécurité des voyageurs et des circulations. Ainsi, cet été, le conducteur d’un TER Metz-Verdun a été victime d’un malaise. Faute d’un contrôleur à bord du train, c’est un des voyageurs qui, intrigué, est entré dans la cabine et a pu informer le centre opérationnel.

Elle supprime au maximum les guichets, boutiques SNCF, prétextant la possibilité d’achat sur Internet ou sur des bornes. En réalité, de plus en plus de voyageurs sont livrés à eux-mêmes. Dans les ateliers de maintenance, les effectifs sont si tendus que les opérations de sécurité sont reportées, malgré les travaux de nuit, de week-end.

Partout, la suppression d’effectifs entraîne une dégradation franche des conditions de travail.

La SNCF a osé se féliciter que, au moins dans l’entretien du réseau, elle ne supprimait pas d’effectifs, mais prévoyait au contraire… 270 postes supplémentaires.

Ce chiffre est scandaleusement bas. Il est de notoriété publique que le réseau ferroviaire a été littéralement laissé à l’abandon, en particulier dans les vingt dernières années, et que des milliers de postes ont été supprimés. Les infrastructures sont souvent hors d’âge. Les limitations de vitesse sont nécessaires sur des pans entiers du territoire. Les incidents matériels, comme les ruptures de caténaires, se multiplient, comme le réseau Nord en a connu ces derniers temps, en plein pic de pollution.

Mais la SNCF a planifié une telle pénurie de moyens et d’effectifs que le réseau va continuer de vieillir au moins jusqu’en 2025, faute d’investissements suffisants en hommes et en matériel.

Les suppressions d’effectifs et l’abandon du transport ferroviaire passent aussi par la suppression pure et simple de nombreux trains. L’État vient ainsi d’annoncer son désengagement des trains inter-régionaux, autrement appelés trains d’équilibre du territoire. Seules six relations (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; Paris-Clermont-Ferrand et Bordeaux-Toulouse-Marseille ; Nantes-Bordeaux ; Toulouse-Hendaye et Nantes-Lyon) resteraient sous l’autorité de l’État. Les autres relations sont suspendues au bon vouloir et aux capacités des régions à les financer.

Les trains de nuit, eux, sont purement supprimés, à l’exception des Paris-Briançon et Paris-Rodez-Toulouse-La-Tour-de-Carol.

De nombreuses associations d’usagers protestent contre la dégradation insupportable des conditions de transport, la fermeture de guichets et de gares et la suppression de leurs trains.

Les politiciens de gauche et de droite ont montré qu’ils sont d’une totale complicité, dès qu’il s’agit de s’en prendre aux travailleurs. Il faut partout se préparer au combat, et cela quel que soit le futur gouvernement.

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