Chaffoteaux Saint-Brieuc : empoisonnés et condamnés21/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2525.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaffoteaux Saint-Brieuc : empoisonnés et condamnés

Le jugement rendu le 14 décembre 2016 par le tribunal des prud’hommes de Saint-Brieuc était très attendu, concernant la demande des anciens patrons de Chaffoteaux de faire payer 800 euros à 370 ex-salariés ayant été exposés à l’amiante.

Le tribunal n’a pas suivi les prétentions exorbitantes des avocats patronaux, mais a condamné malgré tout ces travailleurs à verser 11 000 euros, soit 30 euros chacun. C’est le monde à l’envers. Les travailleurs ont été exposés à l’amiante, certains sont malades, d’autres sont décédés, y compris parmi les demandeurs, mais ce sont eux qui sont condamnés. C’est la double peine qu’on leur applique.

En effet ces 370 ex-salariés ont eu le tort de déposer hors délai leur dossier pour faire reconnaître le préjudice d’anxiété. Ce délai de prescription pour faire valoir ses droits, qui était auparavant de trente ans, a été ramené à cinq ans il y a quelques années.

Le groupe Chaffoteaux avait été condamné à verser des indemnités de plusieurs milliers d’euros, au titre du préjudice d’anxiété pour exposition à l’amiante, à plus de 450 anciens salariés qui avaient saisi la justice avant juin 2014.

Les derniers ont eu le malheur de déposer leur demande après cette date. Ce jugement ne s’est pas prononcé sur le fond mais, en condamnant les ex-salariés, il laisse un goût amer à de nombreux salariés, car il donne raison aux patrons.

L’exposition à l’amiante reste pourtant en France un des plus grands scandales sanitaires, qui fait des centaines de victimes chaque année. On attend toujours la condamnation d’un patron sur cette question.

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