RSA : La droite contre les plus pauvres14/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/LO2524.jpg.445x577_q85_box-0%2C15%2C189%2C259_crop_detail.jpg

Leur société

RSA : La droite contre les plus pauvres

Quatre présidents de droite des conseils départementaux de Normandie ont écrit au Premier ministre pour demander le retrait du décret de revalorisation du RSA (revenu de solidarité active) publié en septembre 2016.

Il s’agit d’une augmentation mensuelle toute symbolique de 10 euros pour une personne seule, de 24 euros pour une famille avec deux enfants. Cette augmentation, applicable depuis le 1er septembre 2016, porte le RSA pour une personne seule à 535,17 euros, une somme bien dérisoire pour couvrir les dépenses incompressibles. Mais le président du conseil départemental de l’Eure avait réagi, 48 heures après la publication du décret, en annonçant que le département verserait à la CAF le montant du RSA sans tenir compte de cette augmentation.

« Je le dis avec détermination : le conseil départemental de l’Eure ne dépensera pas l’argent qu’il n’a pas et n’augmentera pas les impôts pour payer les décisions électoralistes de la gauche », avait précisé cet élu. Dans une autre région, Eric Ciotti, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, lui aussi de droite, lui emboîtait le pas en déclarant le 30 septembre : « Le département des Alpes-Maritimes ne fera pas payer à ses habitants le prix de la campagne de François Hollande ! »

Ces présidents de département s’appuient sur le fait que l’État compense de plus en plus mal l’augmentation des dépenses liées au RSA. Effectivement, la facture représentée par le RSA n’a été compensée par l’État qu’à 60 % l’an dernier, alors qu’elle l’était à 90 % en 2009. Mais ce ne sont pas les scrupules qui étouffent ces présidents de conseils départementaux, car les uns et les autres ont été complices des politiques de baisse des dépenses publiques menées par la droite, lorsqu’elle était au gouvernement, comme par la gauche actuellement. Leur choix de s’attaquer à ces 10 euros d’augmentation est bien l’expression de leur mépris pour ceux des travailleurs qui, n’ayant pas retrouvé d’emploi, n’ont que le RSA pour vivre. Leur protestation est une façon de s’en prendre au gouvernement socialiste tout en continuant à déverser leurs propos réactionnaires visant les plus pauvres.

Il est scandaleux que des millions de gens soient réduits à vivre d’une certaine forme de charité publique, mais cet état de fait est dû, en grande partie, à la politique du patronat à laquelle aucun de ces messieurs ne trouve à redire.

Partager