La campagne du FN : tous pourris… sauf le capitalisme07/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2523.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La campagne du FN : tous pourris… sauf le capitalisme

Commentant la nouvelle de la candidature de Valls à la primaire, Florian Philippot, le vice-président du Front national, a dénoncé son « bilan épouvantable ». Les représentants du Front national se sont succédé pour attaquer Valls et Fillon sur le même axe : ce ne sont pas des hommes neufs, tous ont été au pouvoir.

Le directeur de campagne de Marine Le Pen, Rachline, a rappelé le lien de Fillon avec Sarkozy et sa présence comme Premier ministre dans le gouvernement de ce dernier, et dénonce celui qui veut augmenter la TVA, « l’impôt le plus injuste », qui veut en un mot « donner encore plus à ceux qui ont tout ». Marine Le Pen voudrait donc s’appuyer sur la colère populaire contre ces politiciens qui n’ont fait qu’aggraver la situation, en mettant en avant le fait que tous ont gouverné… mais pas elle.

Mais ce dont le FN accuse Fillon ou Valls, ce n’est certes pas leur soumission aux intérêts des capitalistes, mais à ceux « de Bruxelles et de Berlin ». Dans un communiqué de presse datant du 5 décembre, Marine Le Pen, se félicitant du non au référendum italien, concluait : « Ce non, après le référendum grec, après le Brexit, ajoute un peuple nouveau à la liste de ceux qui souhaitent tourner le dos aux politiques européennes absurdes plongeant le continent dans la misère. » Mais ni les travailleurs grecs ni les travailleurs britanniques n’ont vu leur sort changer en quoi que ce soit après ces référendums. Et le sort des travailleurs italiens ne changera pas non plus. Simplement, désigner l’Europe et Merkel comme responsables de la crise permet d’épargner dans ses critiques les seuls vrais responsables du chômage et des bas salaires, à savoir les patrons des grandes entreprises et des banques, ceux qui ont le pouvoir sur l’économie.

Marine Le Pen peut critiquer les licenciements, comme elle l’a fait dans le cas d’Alstom. Mais elle ne parle jamais de faire payer les actionnaires, de prendre ce qu’il faut sur les profits et les fortunes privées pour maintenir les emplois. Et pour cause ! Interrogé sur RMC le 5 décembre dernier, le directeur de campagne du FN l’a déclaré : « Il n’est pas question de s’attaquer aux entreprises. »

Et chacun sait que, pour tous les politiciens, « entreprises » désigne les patrons, les propriétaires, les riches. Ces riches dont font partie les Le Pen et qu’ils font profession de défendre.

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