La Poste : coup de colère au centre Montreuil-Bagnolet23/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2521.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La Poste : coup de colère au centre Montreuil-Bagnolet

Fin octobre, suite à la publication d’une expertise alarmiste sur les conditions de travail, La Poste annonçait la suspension de ses plans de réorganisation jusque fin décembre. Un pur mensonge !

Au centre de distribution de Montreuil-Bagnolet, les postiers subissent en effet une réorganisation très dure depuis le 18 octobre, si bien que, au bout d’un mois à peine, le ras-le-bol a éclaté.

Pour les postiers de Montreuil, cette énième réorganisation a entraîné un nouvel allongement de la journée de travail, et c’est encore pire pour ceux de Bagnolet qui viennent d’être transférés à Montreuil. Au lieu de finir entre 12 h 50 et 13 h 30, ils terminent le plus souvent entre 14 heures et 17 heures. La direction refusant de considérer les dépassements horaires comme des heures supplémentaires, ceux-ci ne sont pas payés.

Alors que La Poste répète que le trafic du courrier est en baisse, depuis le 18 octobre la charge de travail a explosé. Elle dépasse tous les jours les seuils prévus, de 20 % en moyenne et jusqu’à 33 %, y compris les samedis et les jours dits « de sécabilité » censés être moins chargés. Ceux qui ramènent du courrier en fin de tournée sont convoqués par les cadres et menacés de sanctions.

Comme l’a dit l’un d’entre eux, les postiers ont le sentiment de « travailler dans des conditions dignes du 19e siècle ! ». Et ce ne sont pas les croissants que la direction a fait distribuer plusieurs fois qui risquent de leur faire avaler la pilule : la dernière fois, personne n’y a touché.

Mardi 16 novembre, les travailleurs ont décidé de porter une pétition à la directrice. Après avoir élevé la voix pour leur faire reprendre le travail, elle a essayé de les diviser, reprochant à ceux qui ne faisaient pas personnellement la distribution d’avoir signé une pétition « qui ne les concernait pas ». Et elle a balayé les revendications en déclarant qu’on ferait le bilan de la réorganisation fin janvier.

Mais pour les postiers, pas question de continuer dans ces conditions. La grève, commencée mardi 23 novembre, est majoritairement suivie. Dès 7 heures du matin, ils se sont retrouvés devant le centre. Cela a été l’occasion de discuter à bâtons rompus et de faire connaissance entre collègues de Montreuil et de Bagnolet, puis de distribuer un tract aux usagers du bureau de poste voisin.

Leurs revendications portent sur la durée du travail et le paiement des dépassements horaires, les pauses, les menaces de sanction, mais aussi l’embauche des CDD et des apprentis car, avec la réorganisation, le sous-effectif permanent saute aux yeux.

La direction ayant refusé de recevoir une délégation de grévistes le premier jour, la grève a été reconduite et les grévistes se sont rassemblés encore plus nombreux, déterminés à se faire entendre.

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