Sarkozy : n’importe quoi, du moment que c’est réactionnaire12/10/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/10/P_4_Sarko_reac_avec_FN.jpg.420x236_q85_box-0%2C38%2C800%2C488_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy : n’importe quoi, du moment que c’est réactionnaire

Le 10 octobre, lors de son meeting au Zénith de Paris, prétendant « redonner la parole au peuple français » et affirmant que « la majorité silencieuse a décidé de ne plus être silencieuse », Sarkozy a confirmé sa proposition d’organiser, s’il est élu président, deux référendums, en même temps que le deuxième tour des législatives le 18 juin : le premier contre le regroupement familial, l’autre pour l’internement des fichés S les plus dangereux.

Illustration - n’importe quoi, du moment que c’est réactionnaire

Comme aux États-Unis, les primaires organisées par la gauche et par la droite servent à doubler la « vraie » campagne électorale. Cette campagne pour les primaires de la droite, que les médias nous infligent en direct à toute heure, est un festival de propositions sur la sécurité et les migrants, toutes plus réactionnaires les unes que les autres.

Les propositions de Sarkozy, en admettant qu’elles soient légales et réalisables, sont simple propagande. Quand il parle de « la suspension de l’automaticité du regroupement familial », il ne parle que de ses fantasmes, ou de ceux qu’il prête aux électeurs, car le regroupement familial n’a rien d’automatique. Il est soumis à des conditions très restrictives de résidence et de travail, et n’a concerné que 11 000 personnes en 2015. Sarkozy propose un bulldozer pour enfoncer une porte ouverte. Quant à l’internement administratif des fichés S « les plus dangereux », qui jugera de la dangerosité ? Qui prendra la décision ? Où les interner ?

Sarkozy, qui a peur d’être battu par Juppé, fait une propagande débridée sur les thèmes de l’immigration et de la sécurité. Pour dépasser ses rivaux à la primaire de la droite, comme à son habitude, il ne fait pas dans la dentelle. Il n’innove pas non plus car en 2012, devancé par Hollande dans la campagne présidentielle, il avait déjà proposé deux référendums, contre l’immigration et contre les chômeurs. En 2007 en revanche, face à Ségolène Royal, il assurait superbement que le référendum était « la forme ultime de la démagogie ». Il n’avait peut-être pas tort, au vu de ses actuelles propositions !

Sa démagogie s’adresse à tous, jusqu’aux ouvriers et aux enseignants. Mais il caresse surtout les bourgeois dans le sens du poil, avec ses propositions de baisse de l’impôt sur le revenu, de dégressivité plus forte des allocations chômage et d’exonération des droits de succession jusqu’à 400 000 euros par enfant. Et il racole du côté de Le Pen en parlant des Gaulois et de la France « qui accueille toujours plus de monde ». Toutes ces propositions se placent sur le terrain de la réaction, ciblant les migrants, les pauvres, les travailleurs. Mais qu’attendre d’autre d’un tel personnage ?

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