RSA : diminution programmée12/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2515.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

RSA : diminution programmée

Le 6 octobre sur France 2, en détaillant son « projet pour la France », Alain Juppé a prétendu que les smicards pouvaient gagner moins que les bénéficiaires du RSA. Il s’est donc engagé, s’il était élu, à baisser le montant du RSA pour que cela ne se produise plus.

Son indignation vient à point nommé pour épouser un préjugé répandu, mais son affirmation est fausse : les uns comme les autres peuvent recevoir les mêmes aides et de ce fait, selon la constitution de la famille, l’écart de revenu mensuel peut être de 500 euros. Mais Juppé surfe sur ce préjugé pour avoir l’air d’être plus proche des préoccupations des travailleurs dont les salaires sont les plus bas, en s’attaquant à ceux qui n’ont même pas la possibilité de se faire exploiter. Ce n’est pas Juppé qui va s’indigner des bas salaires ou dire qu’il faudrait augmenter le smic qui permet à peine de joindre les deux bouts. Mais il exploite sans vergogne le sentiment de frustration et de colère des salariés qui font souvent des travaux pénibles ou des horaires difficiles, ou se retrouvent avec des emplois à temps partiel non choisi. Il alimente le sentiment que d’autres s’en sortent mieux sans travailler, en oubliant les actionnaires et les bourgeois qui vivent très bien, même sans travailler.

Juppé n’est pas le seul à droite à prétendre défendre ceux qui travaillent et à attaquer ceux qu’il appelle les assistés. Depuis des années, les leaders de la droite, comme Xavier Bertrand, se font les pourfendeurs de cette injustice qu’ils ont inventée de toutes pièces, pour alimenter le mythe d’une droite qui récompenserait le travail alors que la gauche distribuerait les aides sans compter. Tout cela en passant sur les licenciements massifs, depuis des décennies.

Ce gouvernement, comme ceux qui l’ont précédé, de droite comme de gauche, n’a jamais obligé les patrons à cesser de licencier. Sa politique les aide au contraire à faire pression sur les travailleurs pour qu’ils acceptent des conditions de travail dégradées, des salaires bloqués, voire diminués.

Ces attaques contre les chômeurs de longue durée vont dans le même sens, voulant dresser les travailleurs contre ceux d’entre eux qui sont au chômage et qui sont présentés comme des assistés.

Cela ne peut que plaire aux bourgeois, qui n’ont de cesse de voir baisser le RSA, les allocations chômage et toutes les aides aux personnes, ainsi que les salaires des travailleurs.

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