Laboratoires pharmaceutiques : la maladie du profit12/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2515.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Laboratoires pharmaceutiques : la maladie du profit

La présidente de la Haute autorité de santé (HAS), un des organismes chargés de l’évaluation scientifique et du contrôle des médicaments, vient de dénoncer les pratiques de certains laboratoires pour accroître leurs profits, notamment dans le domaine des médicaments anticancéreux.

Elle a cité le cas de l’Avastin des laboratoires Roche, mis sur le marché en 2005 à un prix de 44 500 euros le traitement. Cinq ans plus tard, les laboratoires BMS mettaient sur le marché un autre anticancéreux, le Yervoy, pour la somme de… 105 000 euros pour un traitement. La présidente de la HAS a dénoncé ces tarifs élevés : « Je ne peux pas croire que les coûts de recherche et développement ont été multipliés par 2,5 en cinq ans. »

En effet c’est souvent en invoquant ces dépenses que les laboratoires demandent et obtiennent de tels tarifs de la part du CEPS (Comité économique des produits de santé), l’organisme qui représente la Sécurité sociale et le ministère de la Santé et fixe les prix. L’accord sur les prix se fait dans la plus complète opacité et les laboratoires y imposent leurs arguments, sous prétexte de maintenir leur capacité d’innovation et sous la menace de délocalisation ou même de licenciements dans le secteur.

Ces pratiques sont dénoncées, y compris donc par les responsables des autorités de santé, et tant mieux. Malheureusement, il y a loin des paroles aux actes.

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