Castmétal – Feurs : vérité et justice pour Jacques et Damien !12/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2515.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Castmétal – Feurs : vérité et justice pour Jacques et Damien !

Le 25 juin 2011, sur le site des fonderies de Feurs (Loire), deux ouvriers de maintenance de Feursmétal intervenant sur l’entreprise voisine Valdi avaient été tués par une explosion. Pendant plus de cinq ans le collectif Vérité-justice pour Jacques et Damien, regroupant les familles et les amis des deux victimes, s’est battu pour que le procès ait lieu.

Tous les moyens ont été mis en œuvre par les deux entreprises pour faire reculer le procès et essayer d’échapper à leurs responsabilités. Le procès a finalement eu lieu lundi 26 septembre au tribunal correctionnel de Saint-Étienne. Entre 150 et 200 personnes étaient présentes et les banderoles sur le tribunal ne sont pas passées inaperçues.

La première partie du procès fut très technique, portant en particulier sur la rupture de la canalisation dont l’eau, en se déversant sur des résidus de métal en fusion, a provoqué l’accident. Selon les deux experts nommés, « l’éclatement de la conduite est consécutif à une corrosion et à un état de délabrement ». Le matériel vieux de plusieurs dizaines d’années n’était pas entretenu, mais Valdi et Feursmétal (devenu entre-temps Castmétal) se sont rejeté la responsabilité du non-entretien des installations.

Un délégué CGT de Feursmétal a montré combien les accidents du travail et l’insécurité étaient courants dans ces fonderies, et que rien n’a vraiment changé puisque, le 21 janvier 2015, il y a eu un nouvel accident avec huit blessés. Il a dénoncé les difficultés qu’avaient les membres du comité d’hygiène et de sécurité pour accomplir leur mission.

Il a fallu attendre quatre heures et demie d’audience pour que Marie-Andrée, veuve de Jacques, puisse s’exprimer et faire entrer l’émotion dans le prétoire : « Je voudrais juste parler de l’humain, un peu trop absent des débats. Il faudrait rappeler dans ces débats techniques que nous sommes là parce que deux hommes sont morts. Et je ne souhaite à personne d’avoir à réveiller ses enfants de 11 et 17 ans pour leur apprendre la mort de leur père. »

Après neuf heures d’audience, le procureur a demandé une amende de 200 000 euros, après avoir rappelé : « C’est la quatrième fois que je requiers pour des accidents survenu sur ce site industriel. Dans vos deux entreprises le risque eau-métal était connu. J’ai envie de qualifier vos arguments de Ponce Pilate. »

Le verdict est attendu pour le 24 novembre.

Partager