Smart-Daimler : retour aux 39 heures05/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2514.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Smart-Daimler : retour aux 39 heures

Lundi 3 octobre, l’usine Smart de Moselle est repassée aux 39 heures. C’est l’aboutissement d’une bataille que la direction mène depuis plus d’un an pour imposer les 39 heures payées seulement 37. Le seul objectif de cette mesure est de faire baisser la masse salariale de 6 %, afin d’augmenter les bénéfices des actionnaires.

Le plan de la direction Pacte 2020 avait été rejeté par un vote majoritaire du personnel ouvrier, qui avait voté contre à 61 % il y a un an. Ce n’est que grâce au vote des cadres, techniciens et agents de maîtrise – bien moins touchés que les ouvriers – que la direction avait pu prétendre que le vote lui avait été favorable.

Puis, la majorité des syndicats, CGT et CFDT qui représentent 53 % du personnel, s’était prononcée contre ce retour en arrière. Mais la direction était passée en force, demandant, en décembre 2015, à chaque salarié de signer individuellement un avenant à son contrat de travail reprenant les termes du recul qu’elle voulait imposer. Selon elle, avec ce couteau sous la gorge, 95 % des salariés avaient signé. La direction affirmait alors que si moins de 75 % du personnel signait l’avenant, elle délocaliserait la production en Slovénie où est produite la Smart 4-places, dans l’usine Renault qui fabrique la Twingo.

L’offensive de la direction pour faire travailler plus se produisait alors que, dans l’usine, on ne comptait plus les vendredis chômés du fait de manque de commandes. Et au retour des congés de l’été dernier, il y a eu aussi du chômage. Une semaine de congés a été imposée en octobre, faute de commandes. Quand l’usine produisait 145 000 véhicules, les travailleurs faisaient 35 heures, maintenant qu’elle en produit 100 000, la direction veut leur en faire faire 39 !

Ce passage aux 39 heures montre la volonté de faire plier les salariés. Concrètement, le passage aux 39 heures a été enclenché au 1er octobre, mais ce n’est qu’en janvier qu’il y aura des modifications horaires, avec des journées de travail qui finiront à 23 h au lieu de 22 h 15, et dix samedis travaillés sur deux postes dans l’année. En échange de cet accroissement des horaires, la direction avait promis le maintien de l’emploi. Mais – promesse de ­patron, promesse de cochon – une soixantaine d’intérimaires se sont déjà retrouvés à la porte.

La direction prétend que l’usine perd de l’argent, mais Smart est une marque du constructeur Mercedes, qui appartient au groupe Daimler. C’est dire que Daimler est riche. Il détient même le pompon en terme de distribution de dividendes aux actionnaires : le groupe distribue plus de 41 % de ses bénéfices, un record parmi les constructeurs, même si tous se portent bien.

Ce sont les mêmes qui osent expliquer aux salariés que c’est la crise, qu’il faut faire des efforts. À d’autres !

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