Politique du PCF : d’impasse en impasse31/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2509.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Politique du PCF : d’impasse en impasse

Le PCF a tenu son université d’été les 27 et 28 août à Angers. Et le moins qu’on puisse dire est que ceux qui attendaient une parole combative, fidèle aux intérêts des travailleurs, en ont été pour leurs illusions.

« L’urgence est à construire un chemin commun », a expliqué le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. « Encore dispersée, la gauche retrouve des couleurs », titre l’Humanité, mettant en valeur Jean-Luc Mélenchon, Cécile Duflot ou Benoît Hamon. Le PCF n’envisage donc pas d’autre perspective politique que de regrouper la gauche hors Hollande.

Cécile Duflot, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg – vers lequel regarde également le PCF –, avant d’être critiques de Hollande, ont été ses ministres. Ils assumèrent le CICE (2013), le pacte de responsabilité (2014) et la loi « sur la sécurisation de l’emploi » (2013), qui légalisa les accords de compétitivité dans les entreprises, au bonheur des patrons. Montebourg et Hamon, qui vitupèrent aujourd’hui contre Valls, l’aidèrent même à devenir Premier ministre. Quant à Mélenchon, ministre PS à une autre époque, il est tout prêt à utiliser le PCF, mais pour ses ambitions, comme Mitterrand le fit en son temps. Avec de tels amis, les travailleurs n’ont pas besoin d’ennemis !

Pourtant, pendant quatre mois, des centaines de milliers de travailleurs ont manifesté et fait grève contre la loi El Khomri, entourés de la sympathie de l’immense majorité des salariés. Et le 15 septembre, beaucoup vont redire leur refus de cette régression, dans la grève et dans la rue. Les travailleurs en ont assez de ces politiques antiouvrières, de gauche ou de droite. Militants et sympathisants du PCF ont été, avec d’autres, au cœur de ce mouvement.

La direction du PCF pourrait reprendre les revendications et les aspirations d’une bonne partie de ses propres militants.Mais non : en valorisant les Hamon, Montebourg et Mélenchon, elle présente au contraire des planches pourries comme des planches de salut, et elle oriente ceux qui la suivent vers un nouveau piège politique.

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