Parcs naturels aux États-Unis : les groupes miniers lorgnent sur le Grand Canyon31/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2509.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Parcs naturels aux États-Unis : les groupes miniers lorgnent sur le Grand Canyon

La semaine dernière, l’entrée était gratuite pour quatre jours dans les grands parcs nationaux américains à l’occasion du centenaire de la création du NPS, National Park Service, agence fédérale chargée de les administrer et de les protéger. Barack Obama a appelé les Américains à participer aux festivités organisées à cette occasion. Pourtant, face aux appétits capitalistes, les défenseurs de l’environnement ont du souci à se faire.

Depuis des années, le Congrès diminue les crédits du NPS. Partout les promoteurs sont à l’affut, mais également les compagnies minières. C’est le cas pour le plus emblématique des parcs nationaux, celui du Grand Canyon.

Le 25 août, à Phoenix, dans l’Arizona, des membres de la tribu indienne Hualapai, dont la réserve s’étend à l’ouest du Grand Canyon, et des défenseurs de l’environnement manifestaient contre l’autorisation obtenue par un groupe minier (Energy Fuels Resources) d’ouvrir trois mines d’uranium à proximité immédiate de celui-ci, dans des bassins de la rivière Colorado.

En 2012, l’administration Obama avait fait voter l’interdiction pour vingt ans de toute nouvelle ouverture de mine dans et autour du parc du Grand Canyon. Mais cette interdiction ne couvre pas la réouverture d’anciennes mines… dont celles fermées dans les années 1980 avec la baisse du cours de l’uranium. C’est le cas pour les trois mines en question.

Sur son site Internet, la société Energy Fuels Resources se présente comme un fournisseur d’énergie clean, green, made in America. Made in America peut-être mais, pour le reste, des rapports font état de relevés de forte concentration d’uranium dans l’eau prélevée sous l’une des mines anciennement exploitées et qui devrait rouvrir, et le coût de la décontamination d’une autre, située au cœur même du parc, a déjà dépassé 15 millions de dollars, à la charge non pas de la société privée mais du National Park Service, c’est-à-dire de l’argent public.

Pour les grands groupes industriels, le profit passe bien avant la préservation des grands espaces naturels et la santé des populations locales.

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