Mélenchon : le tribun moussant31/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2509.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mélenchon : le tribun moussant

Le 28 août à Toulouse, face à son public, Jean-Luc Mélenchon a déroulé son discours sur la planification écologique, la laïcité, la réforme constitutionnelle, la sortie des traités européens. Il l’a saupoudré de considérations sur la liberté de conscience, l’abus de protéines carnées, le tirage au sort des responsables politiques ainsi que de pitoyables saillies cocardières, antiallemandes ou antiaméricaines. Mélenchon se veut dorénavant le champion d’un « nouvel indépendantisme français », promet un référendum sur l’Europe et met une fois de plus la responsabilité sur l’Union européenne, dédouanant les capitalistes, en particulier les français.

Ainsi les travailleurs qui veulent donner une traduction politique au mouvement contre la loi El Khomri, et plus généralement tous ceux qui pensent que la classe ouvrière doit avoir sa propre voix, sont prévenus : Jean-Luc Mélenchon ne se situe absolument pas sur ce terrain.

Cela se voit encore plus clairement lorsqu’il répond aux questions des journalistes à propos des migrants, sujet qu’il n’a pas abordé dans son meeting de Toulouse. Mélenchon ne renie pas sa phrase sur « les travailleurs détachés qui volent le pain des travailleurs sur place » et ajoute qu’il peut être en faveur d’une politique des quotas, limitant la circulation des travailleurs. Quels que soient les arguments avancés, cela revient à prêcher la division entre exploités et à attacher les travailleurs français derrière leur État et leurs capitalistes.

Bien sûr Mélenchon promet que, lui élu, la loi El Khomri serait abrogée. Il s’élève contre les licenciements programmés chez SFR et salue le jugement en faveur des licenciés de Molex. Mais il prend bien soin de parler des « pauvres gens » et non des travailleurs, dans un style plus misérabiliste que combatif. Aux « pauvres » Mélenchon offre sa compassion mais certainement pas un programme de lutte pour la vie et encore moins un drapeau pour changer le monde. Il ne le prétend d’ailleurs pas, se contentant de se placer à la gauche de Hollande sur le nuancier des politiciens défendant l’ordre social.

Partager