L’université du Medef : les vœux de rentrée du patronat31/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2509.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’université du Medef : les vœux de rentrée du patronat

Mardi 30 août débutait l’université d’été du Medef, où tous les candidats à la primaire à droite et bien des représentants politiques à gauche comptaient se montrer.

Dans une interview au journal les Échos, Gattaz, le président du Medef, s’est montré satisfait des dernières réformes. Et pour cause. Le patronat a été complètement entendu par le gouvernement Hollande durant ces quatre années, tout comme il l’avait été par le gouvernement de droite précédent. D’ailleurs Gattaz le dit lui-même : « Non, cela n’aura pas été un quinquennat pour rien. (…) Le pacte de responsabilité, le début de l’inversion de la hiérarchie des normes avec le primat donné à la négociation d’entreprise, la volonté de simplification... tout cela est allé dans le bon sens. »

Le représentant du Medef a salué en particulier le pacte de responsabilité, affirmant que « les baisses de charges du pacte de responsabilité commencent à payer. (…) Les marges des entreprises sont repassées de 28 % en moyenne en 2013 à près de 32 % aujourd’hui, contre 39 % en Europe. » Les milliards versés par le gouvernement dans le cadre du pacte de responsabilité ont été en effet profitables… aux patrons. Côté emploi, de l’aveu même de Gattaz, en 2015 seuls « 150 000 emplois ont été créés ». On est loin en effet du million d’emplois promis il y a quelques mois, bien que Gattaz s’en défende aujourd’hui. Il prétend même que « ceux qui disent que je me suis engagé sur ce chiffre [de 1 million] sont des menteurs ! » Sans doute souffre-t-il de grosses pertes de mémoire. Mais tout cela ne l’empêche pas de renchérir et de promettre maintenant la création de 2 millions d’emplois… sous certaines conditions.

Car Gattaz, s’il se dit satisfait, continue à réclamer encore plus pour les patrons. Ainsi il faudrait revenir sur la loi sur la pénibilité, qui resterait « un point noir du quinquennat de Hollande ». Sur la baisse de l’impôt sur les sociétés, il espère « que le gouvernement se montrera plus ambitieux ». « J’attends des engagements forts des candidats à la présidentielle », a-t-il conclu.

Sans lire dans le marc de café, on peut affirmer que, de la gauche à la droite et à l’extrême droite, il sera entendu et exaucé, quel que soit le résultat des prochaines élections… à moins que les travailleurs, en se mobilisant, ne mettent des bâtons dans les roues patronales.

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