Assises du Produire en France : au service des capitalistes français31/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2509.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assises du Produire en France : au service des capitalistes français

Pour la deuxième année, l’association Pro-France, lancée par l’ex-ministre UDI Yves Jégo avec le soutien d’Arnaud Montebourg, organise des assises du Produire en France. À ce colloque de l’économie cocardière participeront une pléiade de PDG devant lesquels défileront les futurs candidats à l’Élysée, présentant leurs projets destinés à encourager le « produire français ».

Les politiciens, de Juppé à Le Pen, en passant par Mélenchon et Duflot, se presseront pour jouer le jeu et efaire assaut de cocoricos. Mais, aussi rebattu que soit ce thème de la défense des produits, des emplois et des savoir-faire français, il n’en constitue pas moins une énorme tromperie et un pas supplémentaire dans l’atmosphère de nationalisme ambiant.

Une tromperie parce que la production industrielle est mondiale, de longue date. Dans une automobile japonaise sortie d’une chaîne de production d’une usine du Valenciennois en France, la moitié au moins des pièces incorporées sont fournies par des équipementiers d’autres pays européens, de Turquie, de Chine ou de Corée, ce qui en fait une voiture rien moins que made in monde. Même dans un produit aussi simple qu’une pâte à tartiner renommée, l’huile de palme vient de Malaisie, la vanille de Chine, les noisettes de Turquie, le cacao du Nigeria, le sucre du Brésil, et elle est fabriquée dans des usines du Canada, d’Argentine, du Brésil, de France, de Pologne, de Russie et d’Australie.

Prétendre que, dans l’industrie en général, il pourrait en être autrement est une pure ânerie, doublée d’une escroquerie politique qui vise à présenter les travailleurs des autres pays comme des concurrents, voire des ennemis, alors qu’ils sont inscrits dans le même processus de production et qu’ils sont nos alliés potentiels contre les capitalistes aux intérêts mondiaux. Et, bénéfice non négligeable pour les patrons… français, le patriotisme économique vise aussi, au passage, à multiplier les subventions aux produits et services bleu-blanc-rouge.

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