SFR : sabrer dans les effectifs pour soigner les profits03/08/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/08/p10-dessin_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C117%2C1852%2C1158_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SFR : sabrer dans les effectifs pour soigner les profits

Après l’annonce de SFR de supprimer 5 000 emplois, soit un tiers de ses effectifs, le gouvernement a convoqué la direction pour lui rappeler ses engagements en termes d’emplois.

Illustration - sabrer dans les effectifs pour soigner les profits

Ce n’est pas le plan de licenciements en lui-même qui importe pour le gouvernement, mais le fait que SFR respecte bien la garantie de maintien de l’emploi pendant trois ans conclue lors du rachat de SFR par Patrick Drahi, ce qui l’obligerait à repousser les licenciements à l’été 2017… après l’élection présidentielle.

Drahi s’est fait une spécialité de racheter des entreprises en profitant des possibilités d’emprunter à faible taux sur les marchés financiers. En quelques années, il s’est ainsi taillé un empire dans les télécommunications et dans la presse. Il est notamment le propriétaire de Libération, L’Expansion, RMC et BFM TV.

En fait, Drahi n’a pas attendu cette annonce pour raboter les effectifs de SFR. En deux ans, 837 départs n’ont pas été remplacés et au total, sur l’ensemble du groupe qui comprend aussi l’ex-Numericable, 1 200 emplois ont déjà disparu.

S’il ne tient pas ses promesses en matière d’emploi, Drahi ne les tient pas non plus en matière d’investissements. La pose d’antennes relais a été paralysée pendant des mois et le réseau très haut débit de SFR est devenu le plus faible de France avec seulement 39 % de la population couverte. À tel point que le nombre de plaintes a doublé dans les lignes fixes et a augmenté de 50 % dans le réseau mobile.

Drahi a accumulé en peu de temps une fortune personnelle estimée à 15,5 milliards d’euros, passant ainsi en trois ans de la 215e à la 57e place au classement des fortunes mondiales.

SFR et ses actionnaires préparent un nouveau carnage social pour assouvir leur soif de bénéfices, et le gouvernement ne compte pas réellement s’y opposer. Seuls les travailleurs peuvent le faire.

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