Montreuil : onze familles roms expulsées sans relogement03/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/08/2505.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Montreuil : onze familles roms expulsées sans relogement

Jeudi 28 juillet, à l’aube, onze familles vivant depuis plusieurs années à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, ont été délogées par les forces de police, sans même avoir le temps de récupérer la totalité de leurs effets. Une grue, protégée par quatorze fourgons de CRS, a immédiatement détruit une partie des habitations.

Les familles expulsées sont des Roms francophones et dont la quasi-totalité des enfants vont à l’école. Elles demandaient des logements pérennes et avaient obtenu des avancées avec la municipalité précédente. La mairie actuelle (PC-Verts), qui était informée depuis plusieurs jours de la date de l’expulsion, ne la leur avait même pas communiquée.

À force d’obstination, les familles Roms expulsées ont fini par être reçues en audience pour demander des solutions d’urgence. Mais les représentants du maire ont affirmé ne pouvoir rien faire pour elles, même pas solutionner l’urgence, à savoir leur permettre de dormir à l’abri et dans des locaux salubres, et leur ont conseillé d’appeler le 115.

Cette expulsion intervient dans la période estivale, alors qu’une partie importante des soutiens (associations Rom, FCPE, instituteurs de l’école voisine) est en vacances. Les autorités espéraient probablement l’indifférence et la résignation. Il n’en a rien été. Quelques heures après l’expulsion, les familles et leurs soutiens ont organisé une manifestation, demandant la dignité et la fin de la discrimination. Cette première réaction, relayée par les réseaux sociaux, a activé les chaînes de solidarité : vendredi 29 juillet, plus d’une trentaine de Montreuillois se sont réunis pour faire le point sur la situation et résister aux forces de police qui avaient annoncé qu’elles évacueraient les familles si celles-ci décidaient de dormir sur l’espace public.

Tous sont déterminés à obliger les pouvoirs publics, la mairie, mais aussi la préfecture et les services de l’État, à trouver une solution digne pour les Roms expulsés : un logement provisoire dans l’immédiat, en attendant une solution définitive, et la garantie de rescolarisation des enfants dans la même école.

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