Dentexia : les arracheurs de dents03/08/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/08/p4-dessin_4.jpg.420x236_q85_box-0%2C389%2C2207%2C1631_crop_detail.jpg

Leur société

Dentexia : les arracheurs de dents

Dentexia, la chaîne de soins dentaires à prix cassés, a fait au moins 2 200 victimes. Selon le collectif Les Sans-dents qui s’est mis en place pour obtenir réparation, des gens se sont retrouvés avec trop de dents arrachées ou des implants défectueux. Le gouvernement a annoncé qu’il allait agir, mais ce sera toujours au service du privé.

Illustration - les arracheurs de dents

Dentexia a profité de l’absence de contrôle, qui fait partie de la politique de privatisation du système de santé, pour concurrencer les hôpitaux publics. La loi de 2009 dite Hôpital, patients, santé et territoire ne demande en effet qu’une déclaration auprès de l’Agence régionale de santé pour ouvrir un centre de soins.

Les centres de soins à bas prix se sont multipliés ces dernières années, promettant des prix plus intéressants en s’appuyant sur le nombre de patients traités, et parfois sur des escroqueries comme pour Dentexia.

Face à cette situation, les agences régionales de santé avaient déjà dû ordonner la fermeture de plusieurs centres à Chalon-sur-Saône, Versailles, Paris et Lyon pour des raisons d’hygiène et de désinfection. Le gouvernement a aussi déclaré qu’il allait suivre le rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) lui conseillant d’indemniser les victimes. Cela représenterait de 3 à 10 millions d’euros. Ce rapport soutient par ailleurs l’idée qu’il faut plus de contraintes pour l’ouverture de centres de soins dentaires.

Mais si de tels centres trouvent très vite un public, c’est bien parce qu’avec la baisse du pouvoir d’achat et les faibles remboursements des soins dentaires, beaucoup n’arrivent pas à se faire soigner chez des dentistes libéraux. Le système de santé dentaire public manque incroyablement de moyens. Et comme l’ensemble du système de santé, il est malade du profit.

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