Chômage en Espagne : les mensonges de ceux qui vantent le miracle espagnol03/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/08/2505.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chômage en Espagne : les mensonges de ceux qui vantent le miracle espagnol

Depuis plusieurs mois la presse espagnole et internationale se félicite d’une baisse du taux du chômage en Espagne, manière de vanter l’efficacité de Mariano Rajoy, et de sa majorité de droite.

Chef du gouvernement depuis 2011, Rajoy est aujourd’hui dans une situation difficile pour constituer une majorité parlementaire et rester au pouvoir, alors il se vante d’avoir fait descendre le taux de chômage à 20 % des actifs, pour la première fois en six ans.

Son autosatisfaction a quelque chose d’indécent car même si cette baisse était réelle, il resterait, en Espagne, un total de 3 683 061 chômeurs officiellement reconnus. Et en réalité beaucoup plus de travailleurs, de petites gens sont aujourd’hui dans la misère car, parmi ceux qui ont un travail, beaucoup ont des emplois précaires ou à temps partiel. De très nombreux salariés sont payés quelques heures par jour, travaillant beaucoup plus longtemps sans percevoir le salaire correspondant, avec des contrats de travail imprécis et sans garantie.

Par ailleurs les statistiques établies en juin, juillet ou août sont boostées par l’augmentation en Espagne des activités provenant du tourisme, liées aux difficultés rencontrées dans ce secteur en Turquie, en Tunisie et en Égypte. Mais la saison 2016 ne durera qu’un temps et les chiffres du chômage risquent d’être de nouveau en hausse dans quelques mois. Les fins de contrat, les licenciements se multiplieront alors, le plus souvent sans aucun système d’indemnisation.

Quant au chômage des jeunes il reste depuis plus d’un an en constante ascension. Il atteint 45,5 %, juste derrière la Grèce où il est de 51,9 %, alors que le taux moyen est en Europe de 19,1 % et même de 10 % en Allemagne.

Autant dire que les propos de Rajoy (et des commentateurs) sur les vertus de sa politique économique, comme son bluff sur les bienfaits de ses réformes, toutes conçues pour augmenter les bénéfices du patronat et des banquiers, sont à la fois une mystification et une provocation.

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