Étiquetage alimentaire : Profits contre santé publique12/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2502.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Étiquetage alimentaire : Profits contre santé publique

Le 7 juillet, le président-directeur général de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a annoncé qu’il quittait le comité chargé d’étudier les différentes options d’étiquetage des produits alimentaires. Trois autres scientifiques l’avaient déjà fait en avril. Ils dénoncent le poids des industriels dans ce comité, dont l’un des dirigeants est le président d’un fonds auquel cotisent tous les géants de l’agroalimentaire.

Déjà en 2006, la Commission européenne avait renoncé à imposer des règles d’étiquetage alimentaire communes, face à la pression de l’industrie agroalimentaire. Cette question a été remise sur le tapis par la loi santé de Marisol Touraine en 2014. Sans effet à l’heure actuelle.

Beaucoup de problèmes de santé, provoqués ou aggravés par une mauvaise alimentation, progressent de façon inquiétante. Les spécialistes incriminent les produits transformés trop gras, trop sucrés, trop salés. Par exemple, le nombre de diabétiques dans le monde a été multiplié par quatre depuis 1980.

Évidemment, pour s’attaquer à ce problème de santé, il faudrait la volonté d’imposer aux industriels des normes de production bien plus contraignantes et un contrôle sur la production plus sérieux. De nombreuses études soulignent l’importance d’avoir au moins une information claire et compréhensible sur les qualités nutritionnel les des produits alimentaires.

À la demande de la ministre de la Santé, une équipe de chercheurs a proposé un code couleurs conçu pour faciliter un choix éclairé des consommateurs.

Même cela, les dirigeants de l’industrie agroalimentaire ne veulent pas en entendre parler. Ils dépensent des milliards en marketing pour convaincre les consommateurs d’acheter leurs produits, et il est hors de question de révéler la teneur de ce qu’ils leur vendent. Finalement, le projet de loi prévoit que le code couleurs sera facultatif.

Les industriels ne désarment pas et cherchent à gagner du temps. Mais tout le temps gagné par eux sera du temps perdu pour la santé publique.

Partager