Arc international : « sauvetage » sur le dos des travailleurs12/07/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/07/P10_Arc_ManifLO_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C243%2C2592%2C1701_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arc international : « sauvetage » sur le dos des travailleurs

L’usine d’Arc international, qui produit de la vaisselle à Arques dans le Pas-de-Calais, est l’objet de toutes les attentions de Xavier Bertrand, président de la région, comme du ministre de l’Économie Macron.

Illustration - « sauvetage » sur le dos des travailleurs

C’est à qui affirmera le plus fort qu’il a accompagné le prétendu sauvetage de l’entreprise. Et les deux mêmes se retrouvent encore pour féliciter les syndicats qui ont accepté à l’époque le chantage patronal aux licenciements.

Car, en fait de sauvetage, le rachat par un fonds d’investissement américain s’est avant tout traduit par le licenciement de plus de 100 travailleurs, avec une réorganisation des roulements d’équipes, avec des postes supplémentaires à effectuer, des réductions de RTT pour le personnel de jour... le tout accompagné de subventions publiques, sous prétexte d’aider les patrons à payer leurs dettes.

Ce qui a été sauvé, s’il y avait quelque chose en danger, ce sont les affaires des nouveaux actionnaires, ainsi que celles de la famille fondatrice Durand, qui a conservé 20 % des actions du groupe. Par contre, pour les conditions de travail des 5 600 travailleurs, comme pour les 500 intérimaires dans l’usine depuis quelques mois, et les plus de 150 CDD, tout s’est grandement aggravé. Après ce sauvetage, la guerre contre les conditions de travail continue. Le prétexte invoqué aujourd’hui, ce n’est plus la dette, mais… la productivité. Le directeur affirme que, tous les jours, l’entreprise refuse des commandes. Alors, pour honorer ce carnet de commandes plein, il est question d’investir dans de nouveaux moyens de production. Et l’État, qui a versé au titre du CICE 13 millions d’euros l’an dernier, a continué à jouer son rôle d’assistant patronal. Sous les auspices de l’État français et grâce à la garantie de la Caisse des dépôts, un organisme public, un accord a été signé avec un fonds souverain russe, le RDIF (Russian Direct Investment Fund), pour 250 millions d’euros.

À côté de ces investissements hypothétiques, il est surtout question de réorganisation, de rationalisation, d’incitation à repousser les vacances, de samedis travaillés, de travail et d’heures supplémentaires. C’est parfois en cours de semaine que, du jour au lendemain, les horaires sont bouleversés. Mais il n’est pas question d’embaucher. Pire même, puisque un travailleur sur deux partant à la retraite ne serait pas remplacé dans les années à venir.

Pour faire accepter ces nouveaux sacrifices aux travailleurs, la seule chose mise en avant par le patron d’Arc, après la minable augmentation de 2 % l’année dernière, est une prime tout aussi dérisoire de 200 euros.

Que l’entreprise soit prétendument en danger ou qu’elle croule sous les commandes, les patrons ne s’embarrassent pas de détails quand ils veulent accroître l’exploitation.

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