Après le bac : sélection sociale pour les études12/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2502.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après le bac : sélection sociale pour les études

Des familles se réjouissent ces jours-ci des succès de leurs enfants au bac. La plupart d’entre eux ont reçu leur affectation pour poursuivre leurs études. La presse s’est fait l’écho des problèmes rencontrés et pointe du doigt le logiciel mis en place dénommé APB (admission post-bac).

Mais, loin d’être un problème de logiciel, la difficulté de poursuivre des études supérieures relève d’une sélection sociale et du manque de moyens.

Pour s’inscrire dans une des nombreuses filières de l’enseignement supérieur, les lycéens de terminale doivent émettre jusqu’à 24 vœux et les classer, selon qu’ils demandent telle voie ou telle autre, tel établissement ou tel autre, dans leur région ou en dehors, etc. Un vrai casse-tête car, si le jeune remplit mal ses demandes, il risque de rater la filière souhaitée. Puis un logiciel APB les affecte… là où il peut. Et c’est là que les problèmes commencent.

Car il n’y a pas toujours assez de places pour répondre aux sections les plus demandées (sport, médecine…). Et surtout, derrière le côté technique et prétendument égalitaire du grand ordinateur, se cachent des tas de pièges, que les familles aisées savent contourner, et des critères de sélection peu perceptibles.

Du coup, chaque année, on découvre les ratés de l’orientation, les oubliés d’APB, ceux qui ont été rejetés suite à un tirage au sort, ceux qui sont affectés loin de chez eux alors que leur formation existe plus près, ou le problème des lycéens ayant un bac professionnel par exemple qui, ne pouvant aller là où ils pourraient réussir (BTS) par manque de places, sont affectés dans des filières plus difficiles, où ils échouent.

Mais, plus profondément, les ministres et l’administration ont beau parler de démocratisation de l’enseignement, ils ne permettent pas aux universités d’accueillir toutes les demandes des jeunes, et ne se donnent pas les moyens de permettre à chacun d’accéder à toutes les formations, en fonction de ses goûts et de ses capacités.

Cette société ne donne pas des chances égales à tous. Ce n’est pas une découverte.

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