Japon : mobilisation contre les bases militaires américaines29/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2500.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Japon : mobilisation contre les bases militaires américaines

Le 19 juin, 65 000 personnes ont manifesté à Naha, le chef-lieu de l’île d’Okinawa, au sud du Japon, contre la présence de plusieurs bases militaires américaines installées depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Une dizaine d’autres milliers de manifestants défilaient le même jour à Tokyo, contre le gouvernement japonais qui veut le maintien des forces américaines.

Le meurtre d’une jeune femme, violée et tuée en avril par un employé américain de l’armée, ainsi qu’un accident mortel causé par un marin américain ivre, ont récemment révolté la population. En 1995, une fillette de douze ans avait été violée par trois soldats américains, déclenchant aussi de grandes manifestations. Selon la police locale, 5 896 crimes et délits ont été commis par des soldats américains depuis 1972.

Okinawa avait été le théâtre d’une bataille sanglante en 1945, quand l’armée américaine avait débarqué sur l’île. Outre les pertes militaires importantes – environ 20 000 Américains et près de 100 000 Japonais – la population de l’île avait été décimée dans les combats. Sur 300 000 habitants à l’époque, on estime qu’un tiers ont perdu la vie au cours des trois mois de bataille.

Les États-Unis, vainqueurs, ont ensuite administré directement l’île comme une colonie jusqu’en 1972, date à laquelle ils l’ont rétrocédée aux autorités japonaises. L’occupation militaire, elle, continue jusqu’à aujourd’hui. Mais les familles et les descendants des victimes civiles de la guerre ne l’ont jamais acceptée et l’ont manifesté à de nombreuses reprises depuis des dizaines d’années.

La grande majorité des 1,2 million d’habitants d’Okinawa ne veut notamment plus de la base aérienne, située en pleine ville de Naha, et de ses nuisances ; elle l’avait montré avec une manifestation de 100 000 personnes en 2010. Mais elle est également opposée à son transfert sur la côté nord de l’île, ce que veut organiser le gouvernement de Tokyo. Tout simplement, elle ne veut plus de ces 47 000 militaires américains qui, 71 ans après, continuent à occuper l’île.

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